« On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur.
Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité ».
Angelo Rinaldi
Les nouvelles réunies dans ce recueil sont très diverses. Quelques-unes se réfèrent à la vie quotidienne dans les camps de concentration. Pour Primo Levi, le camp n'est qu'un miroir du monde, et, là comme ailleurs, l'homme, qu'il soit détenu ou tortionnaire, révèle ses différentes facettes. Et d'une expérience qui aurait pu n'être que destructrice, l'auteur tire une leçon de tolérance et d'humour. Dans les autres nouvelles, les sources d'inspiration sont variées, mais Primo Levi pose toujours un regard tendre et interrogateur sur les hommes et l'univers qui les entoure.
Primo Levi, survivant des camps de concentration, rappelle la force et la nécessité du témoignage face à la barbarie.
L'auteur de Si c'est un homme raconte l'univers concentrationnaire, « la perte de la dignité humaine », mais évoque aussi l'après, les stigmates qui rongent : quel rapport à l'avenir, aux enfants, à la religion ? « Dire et redire », pour ne jamais oublier et élever le souvenir en arme politique.
Sur un chantier isolé en basse Volga, deux hommes se lient d'amitié. Le premier, jeune constructeur de charpentes métalliques et bourlingueur jamais à court d'histoires, s'appelle Faussone. Le second, un chimiste, c'est Primo Levi, qui se fait le narrateur de leurs discussions. Tout y passe : le métier, la famille, les amis, les femmes. Avec La Clé à molette, paru en 1978, Primo Levi, que son témoignage et sa réflexion sur Auschwitz avaient placé au tout premier rang des écrivains du XXe siècle, explorait une nouvelle dimension littéraire et, s'interrogeant sur le lien entre le monde des intellectuels et celui des ouvriers, donnait une leçon de vie drôle et désabusée.
Primo Levi La Trêve A la fin de la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'Italiens, rescapés des camps nazis, entame une marche de plusieurs mois : « accompagnés » par l'Armée Rouge, ils cherchent à rejoindre leur terre natale. Héros et traîtres, paysans et voleurs, savants et nomades se retrouvent pêle-mêle dans une réjouissante pagaille : autant d'hommes qui redécouvrent, émerveillés, la vie, le monde, la forêt, les filles, sans oublier l'art du trafic pour subsister...
La Trêve est le récit picaresque et authentique de leurs tribulations extravagantes sur les routes d'Europe centrale. A travers la confrontation de deux peuples, Primo Levi révèle les ressources merveilleuses d'hommes qui se montrèrent à la hauteur de leur destin.
Les vérités les plus précises - et les plus terribles, tant elles sont précises - sur la machine d'extermination. Quarante ans de témoignages, en grande partie inédits, d'une importance historique essentielle.
Des recherches entamées très tôt par Primo Levi sur le destin de ses compagnons à la déposition pour le procès Eichmann, en passant par la « lettre à la fille d'un fasciste qui demande la vérité » et les articles parus dans des quotidiens et des revues spécialisées, Ainsi fut Auschwitz est une mosaïque de souvenirs et de réflexions critiques d'une valeur historique et morale inestimable.
Les grands textes de Primo LEVI sont chez Pocket.
De 1943 à 1945, durant les deux dernières années de la guerre, une poignée d'hommes et de femmes ont traversé l'Europe, depuis la Biélorussie jusqu'à Milan. Pour fuir ? Non, pour se battre. Ces Juifs russes et polonais allaient, au péril de leur vie, dans la solitude infinie des marécages et des glaces, conquérir une dignité nouvelle.
Derrière eux, ils laissaient les ghettos, le souvenir des anciens pogroms, de familles exterminées par les nazis. Devant les attendait la Palestine. Certes, il leur faudrait lutter encore pour devenir des citoyens à part entière. Mais c'était « maintenant ou jamais ». Ils l'avaient décidé, ce serait maintenant. Fondé sur des faits authentiques, ce livre, que Primo Levi considérait comme son premier roman, nous entraîne dans les coulisses de l'histoire officielle, à la rencontre de héros anonymes dont la foi souleva des montagnes.
« Ce livre n'est pas un manuel de chimie : ma présomption ne va pas aussi loin [...]. Ce n'est même pas une autobiographie, sinon dans les limites partielles et symboliques où tout écrit, plus, toute oeuvre humaine, est autobiographique, mais, d'une certaine façon, c'est bien une histoire. C'est, ou cela aurait voulu être, une microhistoire, l'histoire d'un métier et de ses défaites, victoires et misères, telle que chacun désire la raconter lorsqu'il sent près de se terminer le cours de sa propre carrière, et que l'art cesse d'être long. » P. L.
Livre d'envoûtement et de passion, Le Système périodique est l'un des plus beaux textes de Primo Levi. Confrontation superbe de la conscience avec la matière, l'écrivain tente un « classement » de quelques-uns des épisodes qui ont formé sa vie. Vingt et un chapitres, chacun placé sous le signe d'un gaz ou d'un métal, organisent ainsi le récit en séquences brèves : aventures, rencontres, personnages pittoresques ou figures tragiques, bourreaux et victimes, la guerre, la déportation, la résistance au fascisme... Le roman d'une époque, par l'un des grands témoins du siècle.
Quand Si c'est un homme paraît, en 1947, il passe inaperçu. Il faudra attendre plus de dix ans avant qu'une nouvelle édition révèle en Primo Levi non seulement un témoin majeur de l'univers concentrationnaire nazi, mais un grand écrivain. Primo Levi, qui disait devoir à Auschwitz sa vocation littéraire, revint sans cesse sur ce qu'il avait écrit dans son chef-d'oeuvre. Il se fit gardien de la mémoire, interlocuteur toujours prêt à éclairer notre vision des camps, du nazisme et de l'antisémitisme, et à alerter contre le retour de ce mal sous la même forme ou sous d'autres. Dans ce recueil d'entretiens diffusés à la radio ou parus dans la presse écrite, il creuse encore - avec son génie de la précision, son ironie et sa hauteur de vue - ces questions qui sont au coeur de son oeuvre. L'occasion de réentendre, cent ans après sa naissance, la voix d'un auteur pour qui la parole était le prolongement de l'écriture.
A son décès, en avril 1987, Primo Levi laissait une douzaine de nouvelles inédites. Certaines sont d'inspiration autobiographique, d'autres se présentent comme des " contes moraux déguisés en récits de science-fiction ".
Pour la NRF, nombre d'entre elles insistent sur le sentiment d'étrangeté que ressent l'écrivain dans le monde. Ces textes confirment que Primo Levi ne fut pas seulement un témoin capital : il occupe une place prééminente parmi les créateurs de son temps.
Jean-Claude Zylberstein
La poésie serait-elle la seule réponse à opposer aux tourments de l'âme humaine ? aux maux de coeur comme à ceux de l'esprit ? c'est ce que nous démontre primo levi dans ces deux nouvelles inédites oú la réalité se teinte légèrement d'irréel.
« C'est tout Gilberto, un homme dangereux, un petit Prométhée nuisible : il est ingénieux et irresponsable, orgueilleux et sot. C'est un enfant du siècle. » M. Simpson, représentant de commerce pour la NATCA (une société développant de nouvelles technologies), est un amoureux des machines. Dans ces cinq nouvelles d'anticipation, il présente et vend ses petites merveilles : une photocopieuse en trois dimensions - le « Mimeto » -, un mesureur de beauté - le « Callimètre » -, ou encore un casque établissant une communication directe entre les circuits nerveux et électroniques permettant, par exemple, de conduire une voiture sans avoir besoin d'actionner ses muscles.
Symboles du progrès, ces étranges inventions se heurtent à une nuée de ces « petits Prométhée nuisibles », qui essaient par tous les moyens d'en profiter pour faire fortune, quitte à vendre leur âme au diable...
Mais enfin, si l'on peut dupliquer une agrafeuse, pourquoi ne pas dupliquer sa femme.
Quelques exemples saillants pris dans le dossier :
Je découvre - Le premier à publier un recueil sous le titre d' Histoire naturelle est un écrivain de l'Antiquité, Pline l'Ancien (23-79 après J.- C.). Il s'agit d'un ouvrage monumental : 37 livres dans lesquels est rassemblé l'ensemble du savoir de son époque : cosmologie, zoologie, botanique...
J'analyse - Le terme français de science-fiction l'indique clairement :
L'imagination puise sa source sur un élément scientifique. Il en est de même du terme italien, fantascienza, composé de science et de fantaisie.
Nous avons la parole - Organisons le débat : Peut-on se passer des machines Vaut-il mieux être tourné vers le passé ou vers l'avenir ?
Prolongements - Les Métamorphoses d'Ovide, Chroniques martiennes de Ray Bradbury, La Nuit des temps de Barjavel, Contes glacés de Jacques Sternberg.
Two works of autobiography. "If This is a Man" tells of Levi's experiences as a victim of the Holocaust, from his arrest by the Fascists in 1943 to the liberation of Auschwitz by the Russians. "The Truce" is the story of his eight-month journey back to Italy after he was liberated.
Written with eleoquence and shot through with deep humanity, this title covers topics ranging from young love to political savagery.
Après "L'Asymétrie et la vie" paru en 2004, un nouveau recueil de textes inédits qui forme le second volet de la passionnante autobiographie de l'auteur de "Si c'est un homme".
Cet ouvrage rassemble une cinquantaine de textes, écrits pour la plupart entre 1973 et la mort de Primo Levi en 1987. Les plus nombreux ont été publiés dans La Stampa, où Primo Levi collaborait régulièrement, ainsi que dans différents quotidiens. Plusieurs préfaces, une postface à la réédition allemande de "Si c'est un homme" et diverses interventions prononcées à l'occasion de conférences ou de discours complètent ce volume.
Cet ensemble de textes fait entendre la voix d'un écrivain aux multiples facettes et à l'esprit perpétuellement en éveil : citoyen engagé, observateur avisé de la société italienne contemporaine, critique littéraire et grand lecteur, scientifique de formation et écrivain de profession... Son réquisitoire contre l'action des Brigades rouges et sa ferme condamnation, son analyse des problèmes posés par la bioéthique, ses articles sur Victor Hugo, Kafka et la science-fiction et ses réflexions sur les liens insoupçonnés mais féconds entre chimie et écriture nous éclairent sur son génie.
Feuillets épars met surtout en évidence la cohérence remarquable de l'itinéraire d'un homme libre et d'un survivant, marqué à jamais par l'expérience concentrationnaire. Avec pédagogie et sans ressentiment, Primo Levi s'efforce inlassablement de témoigner pour éviter que le pire se produise à nouveau.
« On peut tomber amoureux à tout âge, avec des émotions intenses dans chaque cas, mais dispersées en un large éventail qui va de l'idylle à la passion envahissante, du bonheur au désespoir, du contentement paisible au vice ravageur, et de la communauté d'intérêts (ceux de boutique compris - pourquoi pas ?) à la rivalité polémique. A onze ans, au cours d'interminables vacances d'été, je m'étais épris d'une Lidia de neuf ans, douce, plutôt vilaine, maladive et pas tellement éveillée. » Primo Levi On retrouve dans Le Fabricant de miroirs la simplicité tranquille et poignante de Primo Levi, son art inimitable du récit alerte et vif. On retrouve surtout la musique singulière de celui qui s'est imposé comme le chantre d'une réalité transfigurée.
Il faut lire Primo Levi pour apprendre à regarder le monde avec un « autre » regard.
Texte intégral.
« On peut tomber amoureux à tout âge, avec des émotions intenses dans chaque cas, mais dispersées en un large éventail qui va de l'idylle à la passion envahissante, du bonheur au désespoir, du contentement paisible au vice ravageur, et de la communauté d'intérêts (ceux de boutique compris - pourquoi pas ?) à la rivalité polémique. A onze ans, au cours d'interminables vacances d'été, je m'étais épris d'une Lidia de neuf ans, douce, plutôt vilaine, maladive et pas tellement éveillée. » Primo Levi On retrouve dans Le Fabricant de miroirs la simplicité tranquille et poignante de Primo Levi, son art inimitable du récit alerte et vif. On retrouve surtout la musique singulière de celui qui s'est imposé comme le chantre d'une réalité transfigurée.
Il faut lire Primo Levi pour apprendre à regarder le monde avec un « autre » regard.
Texte intégral.
Pourquoi l'enfer des camps ? pourquoi la destruction ? pourquoi l'incapacité de l'homme à assimiler les leçons de l'histoire ? en marge de ses récits sur auschwitz, primo levi n'a cessé de s'interroger sur ce noyau incompréhensible de l'action humaine révélé par la shoah, comme en témoigne ce recueil de textes rédigés entre 1955 et 1987.
Avec l'obstination que, chimiste, il met à se mesurer à la matière pour en connaître la structure, primo levi écrivain montre dans une prose lumineuse que la racine du mal réside dans une asymétrie inséparable de la vie. de même que la science occidentale peut être utilisée à des fins destructives, la rationalité humaine contient le germe qui peut engendrer la violence meurtrière : auschwitz est le renversement absolu de la raison, et pourtant la rationalité l'emporte dans l'organisation des camps.
De là primo levi tire les fils qui mènent au révisionnisme et au terrorisme, dénonce la répétition de l'histoire, s'interroge sur la meilleure façon de transmettre ce que d'aucuns ont abandonné à l'indicible, s'exposant sans trêve au rôle de témoin. des textes d'une passionnante actualité à travers lesquels se dessine une autobiographie à la fois scientifique, littéraire, politique et morale.
«Mon destin et mes choix m'ont tenu à l'écart des rassemblements : trop et trop longtemps chimiste pour me sentir véritablement homme de lettres, trop distrait par le paysage bariolé, tragique ou bizarre pour me sentir chimiste à part entière. Donc, j'ai voyagé en isolé, et j'ai suivi un chemin sinueux, musardant ici et là, et me formant une culture désordonnée, lacunaire, un peu pédante. En contrepartie, je me suis amusé à observer le monde sous un jour inaccoutumé : inversant en quelque sorte les instruments d'investigation, j'ai posé le regard du lettré sur les choses de la technique et sur la littérature celui du technicien.Les essais réunis dans ce volume (tous inédits en français) sont le butin de plus de dix années de ce vagabondage de dilettante et de curieux. Ce sont des «occupations de territoire», des incursions dans les métiers des autres, des braconnages en chasse gardée, des brigandages au pays de la zoologie, de l'astronomie et de la linguistique, toutes sciences qui, faute de les avoir étudiées méthodiquement, exercent sur moi le charme prolongé des amours éternelles non payées de retour, et stimulent mes pulsions de voyeur et de furet.»Primo Levi.
The Hachette Essentials series comprises a collection of titles that are regarded as modern classics. A carefully and lovingly curated selection of distinctive, ground-breaking fiction and non-fiction titles published since 1950. Timeless. Relevant. Passionate. Unified as a series - distinctive as books. A good book is great. A great book is essential. With the moral stamina and intellectual pose of a twentieth-century Titan, this slightly built, duitful, unassuming chemist set out systematically to remember the German hell on earth, steadfastly to think it through, and then to render it comprehensible in lucid, unpretentious prose. He was profoundly in touch with the minutest workings of the most endearing human events and with the most contempible. What has survived in Levi's writing isn't just his memory of the unbearable, but also, in THE PERIODIC TABLE and THE WRENCH, his delight in what made the world exquisite to him. He was himself a "magically endearing man, the most delicately forceful enchanter I've ever known" - PHILIP ROTH
In May 2005 Penguin will publish 70 unique titles to celebrate the company's 70th birthday. The titles in the Pocket Penguins series are emblematic of the renowned breadth of quality of the Penguin list and will hark back to Penguin founder Allen Lane's vision of good books for all'.