Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle une réflexion particulièrement fine sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles, se révèle pauvre et déresponsabilisant. À l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou réparer des objets dans un monde où l'on ne sait plus qu'acheter, jeter et remplacer. Le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'« économie du savoir ».
D'Alexandre le Grand aux nouvelles Routes de la Soie, 2500 ans d'histoire comme vous ne l'avez jamais lue.
Avec son « histoire du coeur du monde », Peter Frankopan renverse notre récit traditionnel, qui gravite autour de la Grèce antique, de Rome et de l'irrésistible ascension de l'Occident. Une approche réductrice, qui mérite une relecture urgente et approfondie. L'auteur élargit la perspective et tourne son regard vers « une région située à michemin entre Orient et Occident, qui va des rives orientales de la Méditerranée jusqu'à la mer Noire et à l'Himalaya ». C'est là qu'il place le curseur de sa lecture de l'histoire.
Salué par la presse internationale comme le « plus important livre d'histoire publié depuis des décennies », Les Routes de la Soie est un voyage grisant à travers les siècles, de l'Europe à la Chine, décentrant avec audace le regard pour éclairer d'une lumière nouvelle notre compréhension du monde.
Nelson Mandela commence la rédaction de ses souvenirs en 1974 au pénitencier de Robben Island et les achève après sa libération, en 1990, à l'issue de vingt-sept années de détention. Né et élevé dans la famille royale des Thembus, Mandela gagne Johannesburg où il ouvre le premier cabinet d'avocats noirs. Il devient un des leaders de l'ANC (Congrès national africain). Dès lors, à travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond avec son combat pour la liberté, faisant de lui l'homme clef pour sortir l'Afrique du Sud de l'impasse où l'ont enfermée quarante ans d'apartheid. Un document majeur sur un des grands bouleversements politiques de la fin du XXe siècle, et un homme d'exception, Prix Nobel de la paix.Le film tiré de cette autobiographie est sorti en décembre 2013.La voix de Féodor Atkine donne à ce témoignage historique de lutte pour la dignité humaine toute sa dimension intime et cependant universelle.
Joseph Fouché (1759-1820) est l'une des figures les plus énigmatiques de son temps. Il a servi avec zèle la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Monarchie. Homme de l'ombre, disciple de Machiavel, Fouché aura survécu à tous les changements de régime sans jamais se départir de cette « absence de conviction » qui fascina Balzac autant que Stefan Zweig.
Élève chez les Oratoriens, il devint sous la Révolution un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il vota la mort du roi et participa activement au massacre des Lyonnais royalistes. Ambassadeur du Directoire à Dresde, il cambriola son ambassade. Ministre de la Police, à l'abri derrière ses fiches et ses mouchards, il tint tête à Talleyrand et à Bonaparte. Signataire du premier manifeste sur l'égalité, il meurt richissime, duc d'Otrante et sénateur.
Joseph Fouché, c'est l'art du reniement, la grâce du traître. Il n'y a pas de personnalité plus décriée que cet homme politique au sang-froid.
Stefan Zweig nous donne ici un saisissant portrait de Fouché, en qui il voit la première incarnation d'un type politique moderne : l'homme de l'ombre, dissimulé, manipulateur, actionnant en coulisses les mécanismes du pouvoir réel.
Illustrations sonores tirées de Beethoven : Symphonie n°7, deuxième mouvement, Allegretto
S'appuyant sur une très large masse d'archives et de mémoires, Julian Jackson explore toutes les dimensions du mystère De Gaulle, sans chercher à lui donner une excessive cohérence. Personne n'avait décrit ses paradoxes et ses ambiguïtés, son talent politique et sa passion pour la tactique, son pragmatisme et son sens du possible, avec autant d'acuité et d'esprit. Des citations abondantes, éblouissantes d'intelligence, de drôlerie, de méchanceté parfois, restituent la parole de De Gaulle mais aussi les commentaires de Churchill et de tous ceux qui ont appris à le connaître, à se méfier de lui ou à s'exaspérer de son caractère vindicatif, de son ingratitude ou de ses provocations...
Aucun détail inutile ici et aucun des défauts de ces biographies-fleuves où l'on se perd, mais une narration toujours tendue, attachée aux situations politiques, intellectuelles, sociales et aux configurations géopolitiques qui éclairent une action et son moment.
80 ans après l'Appel du 18 juin, un livre qui fera date sur cette grande figure, toujours aussi fascinante, de l'histoire de France.
Auriez-vous survécu à l'éruption du Vésuve si vous aviez habité à Pompéi en 79 après J.-C. ? Et quelle existence auriez-vous menée jusqu'alors ?
Alberto Angela a retrouvé sept survivants et, à leurs côtés, il nous entraîne au coeur de leur quotidien dans les ruelles de Pompéi. Mais dans l'ombre de cette modeste colline inoffensive nommée « Vesuvius » sourd un tragique compte à rebours... Avec une précision historique remarquable et une plume romanesque, il reconstitue, loin des idées reçues, et dernières découvertes scientifiques à l'appui, l'une des plus grandes tragédies des temps anciens, tout en redonnant vie aux Pompéiens qui ont laissé tant de traces derrière eux.
Cette tension dramatique sur trois jours, il fallait un scientifique doublé d'un journaliste pour nous la restituer. Alberto Angela, véritable star en Italie, signe, après l'immense succès d'Empire, une nouvelle plongée inoubliable dans l'Antiquité.
Un voyage dans le temps porté par la lecture passionnée de Thibault de Montalembert.
Edith Hamilton est sans doute le seul auteur à avoir saisi toute l'importance que gardent, à notre époque, les mythes et les légendes, qui sont le fondement même de notre culture, et où nous puisons encore une si large inspiration.
Remontant aux sources, c'est chez les poètes Homère, Hésiode, Pindare, Ovide qu'elle retrouve la substance des grands thèmes mythologiques et nous les restitue, dans leur spontanéité, leur efficacité, sous forme de merveilleuses histoires : Orphée et Eurydice, Philémon et Baucis, Tantale et Niobé, les travaux d'Hercule, le défi d'Icare, la descente de Thésée aux Enfers.
L'ouvrage le plus clair et le plus complet sur la mythologie, lu magistralement par Thierry Janssen.