Après une tempête, Cecilia découvre un noyé sur la plage d'Ålodden face à La Perle, l'hôtel de son père. Elle ne croit pas à la thèse de l'accident. Des traces de pas fraîches contournaient le cadavre... Et que signifie ce tatouage sur le bras du mort, repéré par son ami Leo ? Cecilia, Leo, leur amie Uriel et son chien Ego -le quatuor CLUE- décident d'enquêter. Bientôt les indices s'accumulent, les rencontres suspectes se multiplient. Le danger se précise, que ce soit sur les dunes, dans les chambres de l'hôtel ou en pleine mer...
Incroyable, le célèbre cambrioleur Luni Hildonen, qui a braqué la bijouterie d'Oslo, s'est évadé de prison ! La pièce maîtresse du vol, une horloge d'une valeur inestimable, n'a jamais été retrouvée. Il est temps pour le quatuor CLUE - Cecilia, Leo, Uriel et le chien Egon - d'enquêter. Car Hildonen est originaire de Skutebukta, la petite ville côtière où tous habitent. N'y aurait-il pas dissimulé son butin ? Bientôt les enfants découvrent un plan et une clé, qui les mènent au Phare de la Pointe...
La soirée d'Halloween de la princesse Margrethe s'est terminée en drame : retrouvée inconsciente par ses amis après avoir consommé de l'alcool et des médicaments, elle est transportée d'urgence à l'hôpital. Et, quatre mois après sa sortie, elle n'ose toujours pas parler des événements ayant eu lieu cette nuit-là.Avec le début de la pandémie, Margrethe se sent plus seule que jamais, surtout suite à l'accumulation de ses soucis familiaux : sa mère passe ses journées au lit, et elle soupçonne son père d'avoir une maîtresse. Tout ce qu'elle souhaite, c'est avoir un petit ami qui pourra l'écouter et la réconforter. Mais avec qui peut-on sortir quand on est une princesse de dix-sept ans... et qu'on a le sentiment qu'on ne pourra plus jamais faire confiance à un garçon ?
Lorsque le prince Karl Johan et Lena, la jeune provinciale nouvellement arrivée à Oslo, commencent à développer des sentiments l'un pour l'autre, Lena est à la fois charmée et inquiète. Le prince Kalle est un fêtard avéré et ses coups d'éclat font régulièrement la une de la presse à scandale et des blogs de potins, dont l'un a été tenu anonymement par Lena elle-même jusqu'à ce qu'elle soit démasquée. Lena est douloureusement consciente qu'être la petite amie du futur roi n'est pas un conte de fées. Surtout qu'elle lui cache un lourd secret...
Rose Wegner a épousé Torkild sans l'aimer véritablement. Elle sera la première à prendre l'initiative de rompre ce mariage qui n'en est plus un. Mais à quel prix ? En décidant de diriger sa vie comme elle l'entend, Rose devra affronter les critiques, jugements, qui n'épargnent aucune femme au début du XXe siècle.
Trois ans après la parution de Jenny, faisant scandale à sa sortie, Sigrid Undset décide d'aborder à nouveau la condition féminine dans une société norvégienne moralisatrice au début du siècle. Elle reçoit le prix Nobel de la littérature en 1928.
En rentrant d'une course rapide, Sam Witelle découvre que sa femme a été assassinée et que fils, âgé de 6 ans, a été enlevé. La procureure Jana Berzelius dirige l'enquête menée par les policiers Henrik Levin et Mia Bolander. Les soupçons se portent sur le père mais son alibi semble solide. Pourtant, cette famille apparemment sans histoires cache des secrets.
la société des jeunes pianistes, c'est le nom que s'est donné un groupe d'adolescents passionnés, à oslo, à la fin des années 1960.
a la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera le concours du " jeune maestro ". tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. la société des jeunes pianistes est un roman initiatique, grave et subtil, qui évoque le désir, la vie, la mort.
Agnes Tveit, journaliste énergique de 39 ans, s'ennuie ferme danssa nouvelle vie rurale à Voss, village de son enfance situé dans l'ouest de la Norvège, la région des fjords. Elle ne parvient pas à tomber enceinte et sa vie de couple est au plus bas. Sa routine va brusquement chavirer alors qu'elle assiste à un festival des sports extrêmes : l'une des parachutistes du vol d'inauguration s'écrase violemment sous les yeux de centaines de témoins. Comment un tel accident a-t-il pu se produire ?
La police, dirigée notamment par Viktor, le meilleur ami d'Agnes, ne tarde pas à découvrir qu'il ne s'agit pas d'un accident : le parachute a été saboté. Alors que l'équipe féminine de parachutisme est soupçonnée, Agnes réalise que ce sont ses anciennes camarades d'école. Elle découvre aussi que la victime cachait un dangereux secret, et se rend vite compte que les réponses qu'elle cherche pourraient bien se trouver dans son propre passé.
L'armateur le plus riche de Sandefjord est proche de la mort. Il a une condition, une seule, pour que son fils aîné puisse hériter de sa fortune : du sang impur ne devra pas être mélangé à celui de la famille. Or son fils est amoureux d'une femme déjà mère d'un garçon de deux ans et une fille de quatre ans. Les enfants sont envoyés à l'étranger et le couple est marié dans le plus grand secret. Mais cette union sera de courte durée, et sanglante.
Plusieurs années plus tard, quand une jeune femme est retrouvée assassinée, placée dans un pentagramme de bougies et sur un lit de plumes, certains distinguent des associations en lien avec une autre époque. Les enquêteurs Holger Munch et Mia Krüger ne sont pas du tout préparés à la cruauté à laquelle ils seront confrontés dans cette affaire.
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine.
Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire.
Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ?) que comme une réelle aversion.
On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La « dernière joie » n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses.
Régis Boyer
La Norvège tout entière est sous le choc : un promeneur a découvert dans la forêt une petite fille assassinée, pendue à un arbre avec une corde à sauter et portant autour du cou un panonceau où figure la mention : Je voyage seule.
Chargée de l'affaire, le commissaire Holger Munch décide de s'assurer l'aide de son ancienne collègue, Mia Krüger, douée d'une intuition imparable. Il part la chercher sur l'île de Hitra où elle vit recluse. Ce qu'il ignore au sujet de Mia c'est qu'elle s'y est retranchée pour se suicider. Or, quand elle regarde les photos de la fillette, elle remarque un détail qui avait jusque-là échappé à tout le monde et comprend qu'il y aura d'autres victimes.
Après la mort de Marianne Skoog, Aksel Vinding tente de retrouver goût à la vie. Torturé par un sentiment de culpabilité, il ne sait plus quelle voie suivre dans sa carrière de pianiste. Jusqu'au jour où il décide de couper les ponts avec tout ce qui le lie à Oslo et de partir dans la Norvège du Nord, dans l'espoir de trouver un nouveau lieu où ancrer sa vie. La rencontre avec Sigrun, la soeur de Marianne, va être déterminante. Sa présence va raviver le souvenir de Marianne, mais aussi tous les événements du passé.
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Découvrez le prince norvégien du thriller, traduit dans 29 pays.
« Si tu découvres qui m'a fait plonger, je te révélerai ce qui s'est passé, la nuit où ton fils est mort. » Tel est le message qu'Henning Juul reçoit d'un criminel condamné pour meurtre. Or, la seule chose qui l'intéresse désormais, c'est la vérité sur l'incendie qui a coûté la vie à son fils Jonas, alors âgé de six ans. Quand l'auteur du message est retrouvé mort dans sa cellule, Henning Juul décide d'enquêter. Il ne croit pas au suicide de ce détenu clamant son innocence et décidé à monnayer sa sortie. D'autant que le crime dont il a été accusé ne portait pas sa signature. Il va bientôt mettre au jour une conspiration mafieuse, où tous les coups sont permis.
Une nuit de septembre, le journaliste d'investigation norvégien Henning Juul est réveillé par les flammes. Son fils Jonas, six ans, est prisonnier du feu qui ravage son appartement. Sévèrement brûlé au visage et sur le corps, Henning survit mais échoue à sauver l'enfant.
Deux ans plus tard, marqué physiquement et psychologiquement, Henning reprend le travail à 123news, un journal en ligne. Les choses ont évolué : son ancienne stagiaire est désormais sa patronne, et son supérieur direct, le nouveau compagnon de son ex-femme.
On découvre dans un parc le corps lapidé, flagellé, d'une étudiante en cinéma. Elle semble avoir subi les hududs prescrites par la charia et on lui a tranché la main. Parmi les policiers chargés de l'enquête, Henning reconnaît Brogeland, un ancien camarade d'école, lequel est, pour l'anecdote, obsédé par Ella Sandland, sa partenaire, superbe et futée.
D'origine pakistanaise et musulman, le petit ami de la victime est arrêté, mais Henning ne croit pas au mobile du châtiment religieux. Quand Tarik Marhoni, le frère du suspect, est tué sous ses yeux, il comprend qu'un gang est impliqué dans l'affaire et que sa propre vie est menacée.
Pourquoi, parmi toutes les informations stockées dans notre mémoire à court terme, certaines s'effacent irrémédiablement et d'autres se fixent dans notre mémoire à long terme ? Comment savoir quels souvenirs nous allons retenir des moments que nous vivons ? Comment pouvons-nous améliorer notre capacité à apprendre ? Grâce au formidable essor des neurosciences, les soeurs Ostby sont partis à la découverture de l'hippocampe, ce minuscule organe, niché dans le lobe temporal, qui s'apparente à un indispensable incubateur à souvenirs et semble être la solution à nombre des énigmes posées dans le cerveau.
Une voiture approche et le temps semble s'arrêter dans la petite ville de Foldnes, en Norvège. Nous sommes le 29 juillet 2011, une semaine après le massacre perpétré par Anders Breivik sur l'île d'Utøya où soixante-neuf personnes, des jeunes pour la plupart, furent abattues. Sella observe ses voisins dans le véhicule : la mère au volant, le père à côté, les deux garçons à l'arrière et une place restée vide. Ils rentrent chez eux sans leur fille, leur soeur, assassinée au cours de l'attaque.
Sella et son mari vivent depuis longtemps près de cette famille qu'ils ne connaissent pas. Pourtant, eux aussi ont perdu un enfant il y a plusieurs années. Leur fils adoptif, d'origine philippine, était parti à dix-huit ans sur les traces de ses parents biologiques. Il ne rentra pas. Dévastée par cette disparition, Sella aimerait aujourd'hui être présente pour ses voisins, mais peut-on être solidaire de la douleur de l'autre ?
Vous n'êtes pas venus au monde pour rester seuls interroge le sens du deuil collectif, du deuil intime et du deuil par procuration. Evjemo installe une atmosphère hyperréaliste au service d'une histoire dont le terrorisme n'est pas l'objet mais le coeur. Une fiction sur l'état de nos sociétés post-attentats. Un texte important, poignant.
Lance Hansen, désormais convaincu que son frère est à l'origine du meurtre du jeune kayakeur retrouvé au lieu-dit de la Croix de Baraga, sur les rives du lac Supérieur, est tiraillé entre la loyauté qu'il doit aux siens et le poids du silence. D'autant que ses recherches sur le passé familial lui révèlent le sombre secret qui se cache derrière la mort de Swamper Carribou, le guérisseur indien...
La traditionnelle partie de chasse au cerf, passage obligé pour sauver les apparences, réunit les deux frères. Une dernière fois. Mais bientôt, Lance ne peut plus feindre et décide d'en finir. La partie de chasse se transforme en chasse à l'homme sans que l'on sache vraiment qui observe et qui traque...
Johanne et Hanne sont jumelles, elles se ressemblent trait pour trait, tout le monde le dit. Mais Garmann, lui, les trouve différentes. Il sait combien Hanne est brutale et cruelle, combien Johanne est douce et rêveuse. D'ailleurs Johanne a un secret à partager avec Garmann : il y a dans les bois quelque chose, une sorte de capsule spatiale abandonnée qu'elle veut lui montrer. L'endroit devient bientôt leur cachette, le vaisseau secret où ils se retrouvent, à l'abri des regards ironiques de Hanne et des autres.
Sigrid Undset s'empare du Moyen-Âge scandinave pour dépeindre la vie de Christine Lavransdatter, jeune femme qui ose vivre sans craindre de briser les tabous sociaux et religieux de son temps. Défiant l'autorité du père tant respecté, elle refuse en effet d'épouser l'homme que celui-ci lui destine car elle aime Erlend, le chevalier au passé scandaleux. Rien ne pourra désormais la séparer de cet homme à qui elle se donne sans hésiter. Mais le couple que forment Christine et Erlend va subir l'épreuve de la réalité. La jeune femme, amante passionnée à seize ans, épouse et mère à dix-sept, se retrouve maîtresse du domaine de Husaby. Très vite elle va apprendre à le diriger, à devenir celle sur qui tous et toutes se reposent. Mais les fils de Christine, devenus des hommes, rejetteront avec une cruauté inconsciente le joug de la tendresse maternelle. L'un après l'autre ils s'en iront et Erlend, après lui avoir fait endurer de grandes souffrances, finira par la quitter sans espoir de retrouvailles. Dans ce roman, comme toujours dans l'oeuvre de Sigrid Undset, la nature occupe une place importante : de nombreuses images reflètent les sentiments de plénitude ou de désarroi de l'être humain face à l'immensité des montagnes, la rudesse du paysage et du climat. Décrivant avec une exactitude féroce les conditions de vie de l'époque, Sigrid Undset nous offre le tableau sublime d'une existence tragique, celle de Christine, une des plus belles figures de femme que la littérature ait produite.
Célèbre pour sa peinture Le cri, Munch eut une vie remplie d'amitiés, de femmes et d'alcool. Elle est ici retracée dans un univers graphique personnel, s'appuyant sur des documents d'époque.
Dans la famille Charivari, Madame Charivari brule ses soupes et joue de l'accordéon et Monsieur Charivari tente d'entraîner des oiseaux pour remporter le Concours d'Animaux Tout à Fait Spectaculaires. Quant aux enfants (trois paires de jumeaux) : Fritz adore danser et Fiodor dévore les livres, Arya joue une seule mélodie au violon et Arvid aime le foot. Les deux petites dernières, Etoile et Chance, adorent faire des bêtises.
Le vieil oncle Sigurd (qui connait plein de secrets), et un perroquet (qui ne s'appelle pas Coco) font aussi partie de cette fratrie excentrique. Le dernier venu, premier Ministre, est un gros chat roux paresseux qui tire son nom de son activité principale. Un jour, Etoile et Chance entendent un éternuement dans la maison voisine, censée être abandonnée depuis des années. Aussitôt, elles y voient un mystère à élucider ! Après des jours et des nuits à espionner la maison qui continue d'éternuer, les jumelles prennent leur courage à deux mains et vont frapper à la porte voisine.
C'est une vieille dame qui leur ouvre, flanquée de son fils, qui n'est autre que leur prof ronchon. Depuis leur installation récente, tout semble aller mal. Éternuements, gâteaux infects... Cette maison n'est pas heureuse ! Les Charivari organisent une fête chez leurs voisins afin d'apporter à l'ancienne demeure le bonheur dont elle manque tant !
L'hiver, la neige, le froid. Lance Hansen est dans un motel non loin de la frontière canadienne. Sa famille et ses amis le croient en voyage en Norvège, le pays de ses ancêtres qui l'obsède tant, mais il se terre, cherche à se faire oublier, craint son frère depuis leur partie de chasse qui a mal tourné.
Lorsqu'enfin il sort de sa torpeur et de sa tanière, le vieil Ojibwa Willy Dupree lui donne la clef du chemin des rêves. Swamper Caribou hante dès lors son sommeil troublé et le mène vers le véritable meurtrier. Mais encore faut-il savoir comprendre la voix des anciens et accepter de regarder vers l'avenir...
Dans Le Libraire de Kaboul, Asne Seierstad nous faisait partager la vie quotidienne d'une famille afghane après la chute des talibans. Cette fois, c'est en Serbie qu'elle nous emmène. Elle a rencontré ses habitants - avant, pendant et après la guerre -, qui lui ont confié leurs joies, leurs peines et leurs craintes. Parmi eux, Bojana, une journaliste qui eut une conduite héroïque au moment des conflits, aujourd'hui grande star de télévision ; Danijela, femme détruite qui attend le retour de son mari, criminel de guerre, emprisonné à Nuremberg ; sans oublier les réfugiés du Kosovo qui rêvent
de retrouver leur pays. Un témoignage bouleversant, aussi précieux que celui de Svetlana Alexievitch dans La Supplication.
Le serveur en chef du restaurant The Hills règne en maître sur cet écrin de la vieille Europe. Tout y est à sa place, l'ordre y est immuable. Jusqu'au jour où un vent de changement s'engouffre dans le sillage d'une belle jeune femme. Un huis-clos délicieux dans la veine d'Un gentleman à Moscou, qui est aussi une allégorie mordante de notre époque.
Le Hills est d'un temps où le cochon était du cochon et le porc du porc, comme aime à dire le Maître d'hôtel. Chaque jour, raide dans son habit, le serveur de ce grand établissement d'Oslo se tient là, comme il aurait pu le faire il y a cent ans, si ce n'est davantage. Il veille, attend, se tient prêt. Il circule dans la salle, prend les commandes, sert et débarrasse. Les tables sont parfaitement dressées, les verres s'entrechoquent, les couverts vont et viennent sur la porcelaine avant d'être portés à la bouche. Tout est à sa place, l'ordre est immuable. Jusqu'au jour où un vent de changement s'engouffre dans le sillage d'une belle jeune femme qui prend place, l'air de rien, au milieu des habitués. Son apparition a tôt fait d'enrayer la mécanique parfaitement huilée du restaurant, menaçant les fondations de cet écrin de la vieille Europe - et l'équilibre fragile du serveur brusquement dépassé. Avec un sens aigu du portrait et de la scène, Matias Faldbakken livre dans ce délicieux huis-clos une allégorie de notre temps qui ménage autant de moments poignants que d'hilarité, et distille une nostalgie contagieuse qui vous donnera envie à votre tour de pousser la porte du Hills et de vous y attabler pour observer la marche du monde en écoutant le vieux Johansen jouer un air mélancolique.