Lorsqu'une inconnue emménage dans la maison Poussière, posée au bord d'une autoroute à huit voies sur l'île de Montréal, la vieille bâtisse bleue s'interroge : qui a bien pu lui envoyer cette Française, après tant d'années d'abandon et de solitude ?
Alors qu'à l'extérieur, l'hiver envahit tout, elle gratte, ponce, repeint, nettoie les souvenirs d'autres vies que la sienne, tandis que la maison tente de comprendre ce qui lui vaut d'être ainsi malmenée.
Mais quand les bruits de la route finissent par se taire, seuls résonnent les murmures des douloureux secrets de la femme, auxquels font écho ceux de la vieille Poussière, de Dumontine et d'Émerencienne, les deux soeurs qui l'ont habitée des années durant.
Vont-elles parvenir à se rencontrer enfin, pour, peut-être, se libérer de ce qui les hante depuis si longtemps ?
À 62 ans, Zabou s'apprête à célébrer son anniversaire. Pour l'occasion, tous ses proches sont réunis : Michel, son mari passionné (essentiellement de vélo), Louise et Benjamin, ses enfants attentifs (surtout à eux-mêmes), Paul, Léa et Clara, ses petits-enfants aimants (les biberons et les pistolets à eau) et Nicoucou, son amie fidèle (à ses tee-shirts voyants et à son franc-parler légendaire).
L'esprit a beau être à la fête, Zabou ne peut réfréner son envie de se réfugier dans le cellier pour pleurer et avaler des bonbons par poignées. Après des années à s'être consacrée aux autres, elle semble désormais tout juste bonne à accompagner son mari sur les routes du Tour de France et à garder les plus petits.
Et s'il était temps de rompre l'ennui ? De se laisser embarquer par la douce folie de l'amitié ? De fuguer pour mieux se retrouver ?
Années 90 : Heddi, étudiante américaine en langues orientales à Naples rencontre dans une fête Pietro, brillant étudiant en géologie. Malgré leurs origines différentes - Heddi est une sorte de nomade américaine et Pietro un fils de paysans italiens, l'histoire d'amour est pour chacun des deux une libération car Heddi recherche des racines qu'elle n'a jamais eues et Pietro voudrait se défaire du lien à la terre de ses ancêtres. Tout cela est rendu possible par le chaos et les dangers des Quartiers espagnols de Naples. Jusqu'à ce que leur histoire se délite Une histoire d'appartenance à un lieu ou à une personne, une histoire où la ville de Naples est un protagoniste essentiel.« Aimer Naples c'est s'immerger dans une nouvelle syntaxe. C'est ce que nous conte Heddi Goodrich, une Américaine qui vit en Nouvelle Zélande, et qui écrit en italien. Son écriture entre dans les viscère du Quartier espagnol, apprenant de leur porosité que dissoudre les frontières est le seul devoir de l'amour. » Roberto Saviano
Cela commence par la fin.
Cela commence sur un banc en 2004, sur la colline de Hampstead, où une femme attend un homme. Dix ans plus tôt, ils se sont fait une promesse : à cette date exactement, sur ce banc-là, ils mettront fin...
« Je ne le sais pas encore, mais le week-end où Anita Palomba me trouve, moi sa fille américaine, est aussi celui où elle perd l'homme de sa vie. C'est peut-être parce qu'une femme qui exige trop de l'existence doit s'attendre à être punie, ou tout simplement parce que c'est ainsi que se rétablit l'équilibre naturel, qui réclame toujours une quantité égale de joie et de malheur, de pluie et de sécheresse, de jour et de nuit.» Lorsque Frida, 16 ans, ayant quitté son Illinois natal, arrive à Castellamare di Stabia pour un programme d'échange international, elle ignore que la rencontre avec cette famille d'accueil sera le terreau d'une année de découvertes et de choc de cultures, de nouvelles expériences de l'amour et de la douleur, d'évolution personnelle et d'éveil des sens. Elle est accompagnée dans ce « voyage » vers sa vie de femme par Anita Palomba, Mamma Anita, extravertie, charnelle et libre. Un voyage intime dans une Italie du Sud, entre ruines antiques et un monde paysan qu'on a rarement l'occasion de croiser de si près.
A Trénelle, quartier populaire de Fort-de-France, Max grandit entouré des siens. Man Suzanne, mère courage, son frère Claude, ses soeurs Dina et Marcelle. Et puis, il y a aussi l'ombre terrifiante d'Ami Georges, le nouveau mari de Suzanne, et celle rêvée du père qu'il n'a pas connu. L'enfant va devenir jeune homme et se dresser pour trouver sa voie, malgré les coups et les cicatrices. Tracer sa route et devenir Max.
« Trénelle était un morne si escarpé qu'il fallait par temps de pluie crapahuter dans la pente à quatre pattes pour ne pas y glisser. Charrier à la force des bras tout ce dont on a besoin pour vivre. Lever les pieds bien haut dans le chemin pour ne pas exploser les stupides crapauds qui ne sautaient jamais droit. Marcher tête baissée pour ne pas s'enrouler les chevilles dans les anneaux du serpent à tête de Vache-qui-rit. Un morne où les gens ne parlaient jamais doucement, sauf pour murmurer des ragots, où il valait mieux s'enfiler un dernier coup de feu dans le gosier et sombrer ivre mort plutôt que de réfléchir au lendemain. Un coin trop inaccessible pour que les voitures de l'en-ville puissent y ramener leurs pétarades nouvelles et ajouter au vacarme de la forêt, trop reculé pour être la France décrite dans les manuels scolaires. On y construisait sa case en bric-à-brac de fûts de pétrole, bois-caisse, caisses-morues, briques et bouts de tôles. Tout tenait jusqu'à la prochaine tempête. Il fallait alors tout recommencer pour se hisser à nouveau vers le ciel.
À Trénelle, les enfants, qu'on appelait timoun, étaient soit dehors-sauvages soit dedans-dressés. Ils devaient se rendre à l'école en file indienne, le plus âgé devant, le plus jeune derrière, rester silencieux en toute circonstance, ne jamais répondre à un adulte sans y avoir été invité. Un morne aux 1 000 mamans où les papas étaient nulle part - et partout à la fois. »
1989, Tanzanie. Adi habite à Dar es Salam avec sa famille dans un appartement de fonction prêté par l'ambassade du Zaïre. Du haut de ses 6 ans, la fillette observe le monde qui l'entoure. Son père, un mathématicien obsédé par les mots, autoritaire et omnipotent. Sa mère, au corps recouvert de mystérieuses lignes. Sa grande soeur Dina, la virevoltante. Et Maï, le bébé perpétuellement malade, au regard noir.
Mais il y a aussi les frères et soeurs restés au pays, dans une région dévastée par des siècles d'exploitations et de violences. Monsieur Éléphant, le voisin aux mains collantes. Les hommes-moisissures, qui vivent sur le toit-terrasse. Shekila et sa femme, qui habitent dans la bouilloire électrique.
Et puis, il y a Dieu, qui surveille Adi et voit tout ce qu'elle aimerait pourtant garder caché, comme ce secret poisseux qu'elle porte en elle.
Kayo Mpoyi nous livre ici une histoire de mythes, de croyances, de malédictions et de guerres. Mais aussi une histoire de force et de renaissance. Un roman intense et lumineux.
À la fin des années soixante-dix, Mazna et Idris Nasr ont été contraints de quitter leur pays : la Syrie, pour elle ; le Liban, pour lui. Ensemble, ils se sont installés dans une petite ville en plein désert californien. Si Idris est parvenu à réaliser son rêve d'être médecin, Mazna, elle, a dû dire adieu à sa carrière d'actrice pour élever leurs trois enfants.
Quarante ans plus tard, la famille vit éparpillée à travers le monde, tentant de maintenir des liens chaotiques et tourmentés. Un seul point les relie désormais : la demeure ancestrale de Beyrouth. Mais lorsque Idris décide de vendre cette maison où plus personne ne va, tous embarquent aussitôt pour défendre l'ultime bastion de leur histoire commune. À travers cette grande saga familiale, Hala Alyan retrace la destinée tragique de tout un pays, le Liban, marqué par la guerre, les tensions religieuses et les protestations politiques. Un pays prêt à s'embraser à tout instant, à l'instar de cette famille rongée par des secrets qui, révélés, pourraient faire exploser sa fragile existence.
« Les petites joies ne font pas de bruit, elles ne s'annoncent pas à grand fracas de cuivres comme les réussites éclatantes, mais elles sont là, blotties dans les interstices, entre deux échecs [...]. Si discrètes qu'il faut les débusquer, les prendre contre soi, les protéger du vent. Si fugaces qu'elles ne laissent dans la mémoire qu'une ombre de douceur. Mais c'est avec ces douceurs-là qu'on réussit à survivre. ».
En Italie, Acia se retrouve sans projet ni attache lorsque le patron de l'osteria où elle travaille disparaît avec l'argent de la caisse. Le hasard, et la compagnie despotique mais amicale d'un chat des rues napolitaines, la mènent jusqu'à un banc sur lequel elle découvre un livre de cuisine.
À l'intérieur, le nom d'un village : Palazzo. Acia y voit un signe et décide de se laisser guider une fois encore par le destin capricieux qui semble gouverner sa vie. Peut-être doit-elle rapporter ce livre à sa propriétaire ?
À quelques milliers de kilomètres de là, à Izmir, Kamar est sur le point d'embarquer avec sa fille sur un canot de fortune. Pour fuir les bombardements, la mort, la guerre qui ravage la Syrie... Elle n'emporte avec elle qu'un peu d'argent, le souvenir de son mari et, avec une cuillère en bois sculpté léguée par sa grand-mère, les effluves épicés des mets de son pays.
« As-tu déjà observé la danse des papillons la nuit ? Ils volent autour de la lumière sans voir qu'elle leur brûle les ailes. ».
Alice, étudiante à Aix-en-Provence, arrondit ses fins de mois en travaillant dans un café. Elle y retrouve tous les jours Elvire, une charmante vieille dame un peu excentrique qui va bouleverser sa vie. Renversée par un scooter, Elvire meurt dans les bras de la jeune fille en lui léguant ses quelques biens. Dès lors, Alice n'a plus qu'une idée en tête : rendre justice à cette femme qu'elle aimait. Qui est vraiment Elvire et pourquoi l'a-t-elle choisie ? Était-ce un accident ? Quels secrets lui cache-t-on ?
À 70 ans, Anna Louisa Millisdotter, professeure émérite de philosophie, a un compte en banque bien fourni et une pièce à elle : un appartement de 250 mètres carrés en plein coeur d'Oslo, qu'elle partage avec Harold depuis bientôt quatorze ans - et avec lequel elle ne partage, en réalité, pas grand-chose d'autre.
Contrainte de quitter la scène universitaire par une étudiante qui l'accuse de l'avoir encouragée à se prostituer, Anna Louisa consacre l'essentiel de sa retraite à regarder des séries. Mais lorsque par un froid matin d'hiver elle tombe sur un article signé de son accusatrice dans l'un des plus grands journaux du pays, Anna Louisa décide de sortir de son mutisme. Après tout, le monde n'aurait-il pas encore besoin d'elle ?
Depuis bientôt dix ans, Teresa n'a pas quitté son lit ni prononcé le moindre mot. Quand elle a senti son esprit vaciller et sa mémoire s'étioler, elle a choisi de rester couchée et de se murer dans le silence afin de ne pas laisser s'échapper le secret enfoui au plus profond d'elle-même.
Pourtant, depuis bientôt dix ans, autour d'elle, tout le monde s'affaire et se relaie pour la garder dans le flot de la vie : ses filles Irene et Flora, sa petite-fille Nina, sa cousine Rusì, et Pilar, venue tout droit du Pérou, qui lui prodigue des soins au quotidien. Lorsque les heures de Teresa semblent comptées, toutes se réunissent pour la veiller et pour entendre ce qu'elle est peut-être enfin prête à leur confier, pour les aider à se libérer.« Grand-mère rêvait tout en nous écoutant, elle dormait tout en veillant sur nous. Ses paupières étaient closes, mais dessous, ses yeux étaient grands ouverts. »
Zuri, une adolescente noire adoptée par une femme blanche qui l'élève seule, se scarifie. Face à la douleur de sa fille hantée par les mystères de son passé, Helen, la mère, l'adresse à une psychologue Ana. Entre Ana et la jeune fille vont se nouer des liens complexes à mesure que progresse la thérapie car toutes deux sont des rescapées d'un passé traumatisant. Pour toutes les deux, la guérison prendra des chemins inattendus.
« Il chantait pour les enfants lorsqu'ils étaient petits. Il se souvient de leurs mains potelées qui applaudissaient maladroitement, de leurs visages concentrés qui ne savaient pas encore façonner ces mots, si difficiles dans une petite bouche d'enfant : « Encore ! Encore ! » C'est ce qu'ils criaient, et il continuait. Toujours la même chanson. Une chanson qui ne veut pas le laisser en paix.
La nuit le recouvre de son aile noire, pesante, et la chanson des enfants lui revient, mais il ne se souvient plus du texte, seulement de la mélodie et de fragments comme une ritournelle : Et l'on pendouilla Pierre, tralala lala lala lala lala la la, et l'on pendouilla Pieeerre, et sa Jeanette avec et sa Jeanette avec... ».
Une grande serre est à l'abandon aux abords d'un village danois. Elle appartenait autrefois à Albert et à Nelly qui vivaient là, avec leurs jumeaux. Jusqu'à ce que la tragédie frappe la famille. Désormais, Albert y demeure seul, enfermé dans ses souvenirs et ses regrets.
Lorsqu'une femme fraîchement divorcée et sa fille Anemone s'installent dans la maison juste à côté de la serre, Albert reprend doucement goût à la vie au contact de l'enfant, mais l'équilibre fragile du village en est affecté.
« Ce que je ferai dorénavant le sera pour la dernière fois. ».
Otzuka Akio, pilote kamikaze japonais, 1925 - 1945.
Japon 1945. Par un matin de printemps, le jeune pilote japonais Kiyoshi Anaka s'envole au-dessus de la mer vers le cuirassé américain qu'il doit faire exploser. Ce sera son dernier vol. Il ne laisse derrière lui qu'un carnet noir contenant une mèche de cheveux ...
Lyon, 2016. Après avoir quitté la clinique où elle a été soignée pour une dépression nerveuse, Colombe décide de quitter Lyon et d'accepter un poste d'institutrice dans l'école d'un petit village montagnard. Ce n'est pas un hasard. Louise, sa mère biologique, décédée dans d'étranges circonstances, travaillait comme serveuse dans l'ancien moulin-bistrot. Que s'est-il passé la nuit où Louise a perdu la vie ? Quel secret renferme le carnet noir qu'elle a légué à sa fille ? Un collègue gothique bougon et agressif, un bistrotier collectionneur de cuvettes de toilettes et un mystérieux artiste créateur de scènes miniatures éphémères... autant de rencontres qui vont changer la vie de Colombe - à un point qu'elle n'aurait pu imaginer...