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Alma Editeur
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Dix ans que les deux hommes s'étaient perdus de vue et puis, d'un coup, ils se retrouvaient au détour d'une rue, face à face. Le hasard, paraît-il, fait bien les choses. S'il s'agissait de lui, il aurait mieux fait ce jour-là de se mêler de ce qui le regardait, mais il n'y était pour rien. Skender le comprendrait bientôt, ce n'est pas le hasard qui avait mis Max et Madame sur son chemin.
Il le comprendrait bientôt. -
Naître dans un quartier populaire au sein d'une famille dysfonctionnelle tout en étant malvoyant, on pourrait se dire que ce n'est pas gagné... À moins que les problèmes ne s'additionnent pas et que la déficience visuelle ne soit finalement une chance : une soustraction des emmerdements...
Ce n'est pas la moindre des découvertes que l'on fera en lisant ce roman, qui débute dans une cité bisontine, en passant par un institut pour enfants caractériels, et un établissement pour malvoyants et non-voyants. L'information essentielle étant toutefois que les aveugles peuvent faire du vélo tout seuls dans la cour de leur école sans se rentrer dedans. -
Richard, Mademoiselle et la petite. De l'automne à l'été.
Tous habiteront au 37 bis. Tous ont dû à un moment de leur vie faire face à l'absence, continuer avec une part d'inachevé.
Ensemble, ils vont inventer un nouvel équilibre. Pour vivre mieux. Déplacer dans les vies de chacun ce qui doit être déplacé. Forcer le destin et déménager. En quittant le 37 bis ou en y restant.
Le 37 bis, c'est l'itinéraire. Comme une seconde chance.
Marie Maher vit à Paris. Faire sans est son troisième roman. -
Un soir chez des amis, O. rencontre Loren, une acrobate fougueuse et libre aux cheveux couleur de seigle. Ils s'éprennent follement, s'étreignent et s'aiment le jour et la nuit dans la ville qui leur ouvre les bras. Mais Loren disparait sans un mot. Inconsolable, têtu O. la cherche jusqu'à Tombelaine en Normandie. Là, il apprendra pourquoi la jeune fille si solaire et fragile, est partie sans pouvoir laisser d'adresse.
Librement inspiré d'Orphée et Eurydice, le ballet de Pina Bausch, "Danse d'atomes d'or" propose une nouvelle version du mythe. Ici, Eurydice n'a pas besoin d'Orphée.
D'une beauté à couper le souffle, écrit avec la rage de vivre, le premier roman d'Olivier Liron s'inscrit dans le droit fil de "L'écume des jours" de Boris Vian.
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Un samedi matin, dans la cuisine familiale, à la fin du petit-déjeuner, Rose ferme les yeux, épuisée. Ce repos d'une rare douceur, assise sur sa chaise, lui fait tant de bien qu'elle garde ses paupières closes tout l'après-midi, jusqu'au soir, puis le dimanche qui suit... Fascinée par les territoires sensibles qui s'ouvrent à elle, Rose réfléchit à sa vie, à sa relation au temps, au monde et s'efforce de ne pas succomber aux injonctions de rejoindre la frénésie quotidienne. Jusqu'où ce sursaut de résistance vital les mènera-t-il, elle et ses proches ?
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De 1900 à 1950 se multiplièrent les cartes postales coloniales : femmes-objets « couleur locale » ou costumées selon les standards aguicheurs du moment. Aujourd'hui l'artiste marocain Miloudi Nouiga balafre de peinture ces photos dans un geste doublement provoquant dénonçant à la fois le colonialisme d'hier et la censure présente des intégristes musulmans.
Valentine Goby s'inspire de cette révolte. Elle raconte le voyage d'une carte postale. L'image passe successivement du photographe qui prend le cliché dans les années 1920 à la prostituée marocaine qui pose, au soldat français qui achète la carte dans une boutique de Casablanca, années 1940 puis enfin à la petite fille française du militaire qui la retrouve aujourd'hui dans les papiers d'un héritage.
Que voit-on vraiment ? De quoi, de qui parle-t-on ? Valentine Goby poursuit ainsi sa quête romanesque où le corps tient une place primordiale.
La carte postale représentant la « fille surexposée » s'est projetée dans une peinture de Miloudi. Elle figure en couverture de ce livre et dans le musée imaginaire des révoltes de Valentine. On retrouve dans ce texte envoûtant la passion de celle-ci pour « les multiples mensonges de l'image » depuis sa construction voici cent ans jusqu'à sa reconstruction aujourd'hui en passant par toutes les métamorphoses de l'histoire.
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Une vision de « l'intime » ressentie par « l'extime » des tableaux du peintre Edward Hopper. La solitude, l'espace américain, le XXe siècle sont reconstruits à partir de miettes. Des listes, des notes, des déchets biographiques.
Thomas Vinau orchestre les détails, reproduit les sensations et rédige la correspondance d'une famille d'artistes. L'histoire d'amour d'une vie entière, de deux êtres, Jo et Ed, avec la peinture.
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Un jeune couple s'installe dans une maison apparemment abandonnée. L'idée ? Se reconstruire en la rénovant. Tandis qu'elle chantonne et jardine, lui - à pas prudents - essaie de retrouver ses souvenirs dans ce lieu qu'il habita enfant. Ses parents y vécurent heureux, avant que la mort soudaine du père coupe le temps en deux. Dans ce paysage d'herbes folles et d'eau qui ruisselle, ce sont les gestes les plus simples, les évènements les plus ordinaires qui vont réenchanter la vie : la canne à pêche, la petite voisine, les ragondins, la tarte aux fruits, l'harmonica. Petit à petit, il reprend des forces et se souvient tandis qu'elle lui fait le plus beau des cadeaux en ne lui demandant rien : « Elle n'a pas besoin d'être confortée sur ma virilité. Ma capacité à être un bonhomme. À construire. À la protéger. Elle n'aime pas ma perfection. Ça tombe bien. J'apprends à ne plus écouter la chanson lancinante de mes plaintes. J'apprends à rire plus fort. J'apprends à recommencer. »
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Elle veut tuer son époux infidèle, mais à l'instant fatal le récit bifurque. Cet instant fatal est un instant fractal. À la vitesse de l'éclair, une demi-douzaine d'histoires s'imbrique dans ce premier roman mené avec une rigueur toute scientifique. Un texte réjouissant et inventif.
C'en est trop. Marc, son mari, l'a une nouvelle fois trompée. Elle décide de l'empoisonner avec des raviolis, le plat préféré du coupable. Mais à l'instant où l'infidèle s'apprête à ingérer les ravioles tueuses, le récit s'interrompt. Elle a zappé sur un souvenir. Et c'est une nouvelle intrigue qui commence, vite interrompue par un nouvel accident qui provoque une nouvelle incidence, laquelle bifurque à son tour. La chute des corps s'opérant selon un mouvement uniformément accéléré, l'instant fatal devient instant fractal.
Avant de savoir ce qu'il en est de la bouchée de raviolis et du destin de Marc (mangera-t-il ?) le lecteur est entraîné de surprise en surprise. Il découvre l'existence d'une Vierge dont l'image est impossible à photographier, la prodigieuse histoire d'un garçon qui voyait les infrarouges, les merveilleuses inventions stratégiques d'un gardien de moutons capable de gagner la guerre d'Irak, l'art et la manière d'exterminer une colonie de rats-taupes...
Drôle et rigoureux le premier roman de Pierre Raufast contient une demi-douzaine d'intrigues tout à fait imprévues dont les chutes ne cessent de rebondir. Bref un roman fractal et stochastique d'une conception intégralement hologigogne. Jubilatoire.
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Gaspard fuit dans la forêt. Il est accompagné d'un chien. Il a peur, il a froid, il a faim, il court, trébuche, se cache, il est blessé. Un homme le recueille. L'enfant s'en méfie : ce Jean-le-blanc est-ce un sorcier, un contrebandier, un timbré ? Une bande de saltimbanques surgit un beau matin. Ils apportent douze vipères pour que Jean-le-blanc en fasse des potions. L'enfant décidera, plus tard, de s'enfuir avec eux.
Cette aventure s'inspire d'un fait historique. En 1907, Georges Clémenceau crée les Brigades du Tigre pour en finir avec « ces hordes de pillards, de voleurs et même d'assassins, qui sont la terreur de nos campagnes ». Au mois de juin, la toute nouvelle police arrête une soixantaine de voleurs, bohémiens, trimardeurs et déserteurs réunis sous la bannière d'un certain Capello qui terrorisait et pillait la population en se faisant appeler la Caravane à Pépère. La démonstration de force de Clémenceau aboutira au final deux mois plus tard à de petites condamnations pour les menus larcins de cette confrérie errante de bras cassés.
« Je l'ai gardée au chaud cette histoire qui poussait, qui grimpait en noeuds de ronces dans mon ventre en reliant, sans que j'y pense, mes rêves les plus sauvages venus de l'enfance et le muscle de mon indignation. Alors j'ai voulu écrire la ruade, le refus, le recours aux forêts », explique Thomas Vinau à propos ce quatrième roman puissant, urgent, minéral, mûri trois ans durant.
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Nous voici donc en 2012 sur le plateau de France 3 avec notre candidat préféré, Olivier Liron lui-même, Julien Lepers qui lance des questions en rafales et des concurrents qui se démènent comme des diables. Fort occupé à gagner, l'auteur l'est tout autant à nous expliquer ce qui lui est arrivé dans le passé. À intervalles réguliers, il raconte les sévices dans la cour de récréation, les punitions des professeurs, la grand-mère dont le sabir console, les filles inaccessibles qui lui font penser, philosophe, qu'il mourra puceau. En un mot la cruauté sociale et l'anxiété grandissante de celui qui ignore ce qui ne va pas.
Ce dispositif qui alterne scène présente et flashback fonctionne à la perfection. Il permet à l'auteur de souffler le chaud et le froid sur le lecteur suspendu au récit comme le candidat de Questions pour un champion à son buzzer. En réunissant en une même histoire les ingrédients de la confession et ceux du thriller (il y a des morts - symboliques évidemment - à la fin du jeu) il prouve, une seconde fois, son infinie connaissance des émotions humaines et la variété de sa palette.
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Il était une fois un homme qui rangeait ses souvenirs dans des bocaux.
Chaque caillou qu'il y dépose correspond à un évènement de sa vie. Deux vacanciers, réfugiés pour l'été au fond d'une vallée, le rencontrent par hasard. Rapidement des liens d'amitiés se tissent au fur et à mesure que Florin puise ses petits cailloux dans les bocaux. À Margaux, l'adolescente éprise de poésie et à Pascal le professeur revenu de tout, il raconte. L'histoire du village noyé de pluie pendant des années, celle du potier qui voulait retrouver la voix de Clovis dans un vase, celle de la piscine transformée en potager ou encore des pieds nickelés qui se servaient d'un cimetière pour trafiquer.
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Joseph, 37 ans, mène sa barque comme il peut. Comme tout le monde. Atteindre le soir, le lendemain. La fin du mois. Les prochains congés. Finalement rien n'a changé depuis l'enfance. Mais il n'est plus un enfant, il en a un, Noé, et le bateau prend l'eau. La mère de l'enfant s'en va puis l'enfant à son tour - le temps des vacances.
Joseph déboussolé prend le maquis. Le baron perché se serait réfugié dans son arbre, Alexandre le Bienheureux dans son lit, Robinson dans la boue de ses sangliers. Joseph, lui, commence par grimper dans la cabane qu'il a construite dans un arbre du jardin. Objectif : ranimer ses rêves. Puis il découvre un second refuge : les autres, leurs histoires, leur présence ; une jeune fille, une bourgeoise, un clochard.... Avec l'obstination placide d'une tortue qui cherche sa première fleur de pissenlit, Joseph traverse la nuit, essuie l'orage, regarde les nuages. Décrotté, victorieux, décrotté, prêt à tout.
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Elles s'appellent Magdalena, Libuse et Eva et partagent le même destin : de mère en fille elles grandissent sans père. Mais de cette malédiction, elles vont faire une distinction. Chacune a sa façon, selon sa personnalité, ses rêves, ses lubies, son parler et l'époque qu'elle traverse. Malgré elles, leur vie est une saga : Magdalena connaîtra l'annexion nazie, Libuse les années camarades et Eva la fin de l'hégémonie soviétique. Sans cesse des imprévus surgissent, des décisions s'imposent, des inconnus s'invitent. À chaque fois, Magdalena, Libuse et Eva défient tête haute l'opinion, s'adaptent et font corps. Au fond, nous disent-elles, rien n'est irrémédiablement tragique, même les plus sombres moments.
Ces héroïnes magnifiques, Lenka Hornakova Civade les magnifie encore par son écriture solide et douce, brodée, ourlée, chantante. Moqueuse aussi lorsque la kyrielle de personnages secondaires - paysans, apparatchiks, commères. le requiert.
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Le voyage géographique et intime d'un jeune homme.
Walther quitte la femme qu'il aime pour aller vagabonder du nord au sud, des Flandres laiteuses jusqu'à l'Espagne éclatante. Un voyage qui finira par le ramener presque par hasard à l'essentiel, vers celle qui a su le laisser partir et attendre leur enfant. Composé d'instantanés d'une grande délicatesse, ce roman est conçu en deux parties : les jours d'errance puis la vie à demeure, les lointains dépaysants et l'art des petits riens.
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Marie et l'enfant forment un monde qui semble se suffire à lui-même. Quelques mois auparavant, la jeune femme a brusquement quitté Paul sans qu'il sache qu'elle attendait un enfant et s'est éloignée de la plupart de ses amies. Seule la présence d'Elisabeth, sa mère, est tolérée par nécessité. Mais c'est oublier que les absents parlent, quand on tente de les faire taire. Une lettre et une photographie dans un tiroir, un foulard oublié, une odeur intrigante, et c'est tout un passé qui ressurgit pour raconter en filigrane une autre histoire : celle de nos silences et de nos désertions.
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Amoureux, délicat ou fraternel, mais toujours signe de notre humanité dans sa noblesse, le baiser est don et reconnaissance de l'altérité. Il est aussi, peut-être, le plus beau geste du désir. Dans un dialogue à trois voix, Belinda Cannone joue des sensations et des significations. Elle analyse les rituels et les habitudes et, plus encore, ce que le baiser exprime sans mots. Prolongeant l'exploration du désir qu'elle mène depuis son premier livre, elle mêle ici fiction et souvenirs sensuels à la réflexion et aux évocations d'oeuvres, pour tout nous dire du baiser.
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Fraîchement diplômé, Richeville, jeune homme timide et idéaliste embarque au nord de l'Alaska, sur un bateau. Objectif : retrouver la fameuse « baleine 52 », qui chante à une fréquence unique au monde. Mais l'équipage affrété par le sinistre Samaritano Institute a d'autres desseins.
Au menu : le sinistre Dr Alvarez, un hacker moscovite, une start-up californienne, une jolie libraire et des cétacés solitaires, mutants ou électroniques qui entrainent Richeville dans un tourbillon d'aventures extraordinaires.
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C'est une femme qu'il est venu chercher dans cette ville de bord de mer comme il y en a tant, une femme et peut-être aussi le vacillement de ses six ans, ou autre chose encore qu'il ne sait pas, peut-être le fil du temps qui s'enroule quand on le regarde du haut d'un grand escalier - ici, à Lisbonne.
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Mort à 34 ans, Frank Vandenbroucke - " l'enfant terrible " du cyclisme belge - a captivé Olivier Haralambon, qui fut son coéquipier. Histoire d'une amitié et d'une fascination, ce récit d'une grande force littéraire décrit de l'intérieur les années où le cyclisme est passé de la légende au business.
Né dans une famille de cyclistes, Frank Vandenbroucke est un gamin du Hainaut dont la vie a été façonnée pour et par le vélo. Au seuil de l'an 2000, après un parcours turbulent, il est 3ème coureur mondial. Mais il ne résiste pas au dopage qui ne cesse de s'étendre dans le cyclisme professionnel. Dès lors sa carrière est émaillée de poursuites judiciaires et d'exclusions. " VDB " tente plusieurs retours, s'épuise en compétitions souvent sanctionnées d'abandons ou d'échecs. Suicides manqués, drogue, déboires amoureux : tout se conjugue contre lui malgré son brio et l'admiration que lui portent ses pairs. Il meurt brusquement à 34 ans, physiquement brisé.
Olivier Haralambon, lui aussi enfant du Nord et du cyclisme, a été fasciné par VDB avec qui il a couru, partageant les mêmes enthousiasmes et les mêmes épreuves. Menacé lui aussi dans sa santé par le dopage et la tension psychique d'un sport devenu de moins en moins sportif, il quitte le cyclisme professionnel pour suivre des études de philosophie et se confronter à l'écriture qui l'a toujours attiré.
Le versant féroce de la joie est un exercice d'admiration, un retour au coeur du peloton, mais aussi un travail littéraire sur le double et l'expérience des limites.
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En 1936, le jour de ses douze ans, William, qui habite près de la Manche, quitte l'Angleterre, direction l'Espagne. Pour les beaux yeux de sa dulcinée, il traverse le pays en guerre afin de percevoir le gros lot, El Gordo. Le billet de loterie, quinze millions tout de même, semble être un « attracteur de chance ». C'est du moins ce que pensent l'ésotériste Julius Evola et le poète Federico García Lorca, deux magiciens à leur manière, qui s'affrontent dans les camps opposés.
Sur sa route parsemée de dangers, William croise Passe-montagne, son éloquent écuyer muet, Talia la tueuse sadique, Doña Pilar et son mannequin à roulettes, un sniper aveugle, les gardiennes du pont... Bref, une galerie de personnages issus de l'ordre noir et du chaos rouge.
Disons qu'il sera question d'horreurs commises par tout le monde, mais aussi de beaux sentiments qui attendriront le coeur. -
J'ai quitté cette nuit d'août comme on sort d'un rêve, incapable de discerner le fantasme du réel. Dans ma voiture longeant la mer je ne savais plus la direction que j'empruntais. Les rencontres avec la mort m'étaient pourtant habituelles, mais cette nuit-là, mon trouble était tel que je n'étais plus vraiment légiste. Vers qui roulais-je ? Une femme, une aïeule, la mort elle-même ? Et Alma, où Alma avait-elle disparu ?
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Des bazars du boulevard Magenta à la bibliothèque de Beaubourg, le dessinateur argentin cherche sa porte d'entrée dans Paris, peut-être cachée quelque part entre un magasin de robes de mariées, un cinéma porno et un théâtre transformé en magasin de chaussures. Il atterrit finalement dans les chantiers. Rien d'exceptionnel à ça, raille la Tchèque (qu'on appelle la Polonaise) : tout le monde a fait les chantiers, même le Chilien (qu'on appelle le Cowboy). Mais un dessinateur ne se transforme pas en maçon ni en bête à gravats du jour au lendemain.
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Amsterdam, 1656. Alors que Rembrandt voit ses créanciers à sa porte, il croise dans la foule le regard bleu d'un inconnu qui immédiatement capte son attention. Cet homme, Comenius, est un philosophe et pédagogue tchèque qui a été contraint par la guerre de quitter son pays. Cette première rencontre signe le début d'une amitié insolite et de plusieurs face-à-face passionnés, intimes et inattendus. Sur fond de siècle flamboyant, nous sommes conviés à les écouter tantôt débattant des questions de leur temps, tantôt confiant leurs doutes d'homme et de père. Mais dans l'atelier, ce regard bleu qu'il faudrait parvenir à rendre sur la toile demeure insaisissable. Au fil des séances, le portrait que Rembrandt peint auquel Comenius sert de modèle devient alors l'enjeu de ces riches heures entre deux génies. Le peintre signera-t-il ce tableau ? Lui donnera-t-il un titre ? Rembrandt et Comenius se livrent ici un combat singulier dont l'issue est à la fois inévitable et surprenante.