La plus grande synthèse historique consacrée à la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Parce qu'elle repose sur l'engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes.
Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s'unir à l'ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son indiscutable pluralisme. Elle resta néanmoins de bout en bout minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense : la Résistance évita à la France les affres de la guerre civile et favorisa, à la Libération, une transition pacifique du pouvoir au profit d'une résistance regroupée derrière l'altière figure du général de Gaulle.
Ce livre aborde sans tabous l'ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Il ne dissimule ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l'armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l'efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l'engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine.
«Ces pages seront-elles jamais publiées? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude:combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940.»Marc Bloch
Un témoignage poignant sur les camps de concentration, racontée par celle qui les a vécus.
La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation.
Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer.
Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Récit recueilli par David Teboul.
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?Une passionnante enquête à rebondissements, une traque échevelée au coeur des archives et des souvenirs. Florent Georgesco, Le Monde.Traduit de l'anglais par Astrid von Busekist.
L'histoire de la résistance décloisonnée des frontières nationales, par le plus grand historien du sujet.
La résistance en Europe occidentale a longtemps été considérée comme un phénomène national ayant offert, tant sur le plan politique que sur le plan militaire, une large contribution à la défaite nazie. Mais l'armée des ombres n'aurait jamais pu croître sans le soutien de Londres d'abord, de Washington ensuite.
Telle est l'ambition de ce livre, qui vise à mieux comprendre l'action des forces clandestines en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Italie, entre 1940 et 1945, en analysant leurs interactions et en insérant l'histoire de ces combattants dans la grande stratégie anglo-américaine. En s'appuyant sur des archives aussi bien anglaises, italiennes que belges, Olivier Wieviorka renouvelle en profondeur notre perception de la place et du rôle des résistances intérieures, éclaire les politiques des gouvernements en exil et lève le voile sur l'importance des finances, de la logistique et de la planification des Alliés. Chemin faisant, il mesure la singularité de chaque pays tout en construisant une grande histoire transnationale de la résistance.
La guerre contre le totalitarisme nazi a employé tous les moyens pour conserver un espace de liberté et de dignité humaine. Ceux qui n'ont pas accepté la soumission aux nouveaux maîtres de l'Europe et à leurs valets, les collaborationnistes, ont renoué avec la grande tradition de subversion. Parmi les gestes résistants spontanés, la dérision a été l'un des réflexes vitaux et immédiats. Tracts, papillons, caricatures, pastiches, calembours, parodies et graffitis ont littéralement fleuri sur les murs, dans la presse clandestine, sur les ondes de la BBC et dans les publications de la France Libre. Certains textes, dessins et chansons ont fait le tour du monde. Pied de nez permanent à l'occupant, l'humour a servi à dénoncer, sans répit, les mensonges des propagandes, les abus des réquisitions de denrées et de main-d'oeuvre, l'odieuse délation et le reniement des responsables politiques. Le redécouvrir aujourd'hui, sous les formes multiples d'une anthologie, permet de réaffirmer la force des valeurs universelles en lutte contre toutes les oppressions.
Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ".
En juin 1940, la France signe la convention instaurant le régime de Vichy. Son article 19 prévoit que «le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich».Varian Fry, jeune journaliste américain, est mandaté par le Centre américain de secours pour offrir des visas à 200 Français - artistes, intellectuels ou dissidents - menacés par les nazis. Arrivé à Marseille en août 1940, il pense rester trois semaines. Il y séjournera finalement treize mois, avant que la police de Vichy ne l'expulse, et sauvera plus de 2 000 personnes, dont André Breton, Max Ernst, Marcel Duchamp, Peggy Guggenheim, Stéphane Hessel ou Marc Chagall.Cette action, qui relève de ce qu'on a appelé «la résistance avant la Résistance», illustre la solidarité internationale et l'héroïsme de l'individu ordinaire face à la déraison d'État.
Namur, 23 février 1945. Le lieutenant américain Walter Horn, professeur d'histoire de l'art dans le civil, reçoit une confession inattendue de la part d'un prisonnier allemand. Heinrich Himmler aurait fait dissimuler une partie des objets d'art pillés par les nazis dans un tunnel secret, sous le château de Nuremberg. Parmi eux, la Sainte Lance et un précieux manuscrit médiéval, le codex Manesse.
Bien vite, les Alliés découvrent un véritable trésor. Mais deux des dix-sept caisses renfermant les précieuses reliques sont vides. Le général Eisenhower confie alors au lieutenant Horn la mission de retrouver les objets disparus. C'est le début d'une extraordinaire aventure dans l'Allemagne en ruines, qui va conduire Walter Horn à entrer dans les arcanes les plus secrets du mysticisme nazi.
Ce qu'il découvrira au terme de cette enquête passionnante restera classé confidentiel pendant des décennies.
Un document édifiant.
Depuis son émergence politique, en 1923, jusqu'à la défaite de la France, en 1940, Hitler a utilisé la presse démocratique comme nul autre dictateur ne l'avait fait avant lui. Complétant et souvent corrigeant ses innombrables discours, il accorda des entretiens à des journalistes triés sur le volet afin d'endormir les opinions publiques occidentales sur la réalité de ses desseins et le caractère impitoyable de leur mise en oeuvre.
En voici seize parmi les plus significatifs, accordés aux plus grands correspondants américains, britanniques et français de l'époque. Soigneusement présentés et annotés, ils deviennent essentiels, à la fois par ce qu'ils disent et par ce qu'ils dissimulent : une édifiante préhistoire de la Collaboration.
Le coeur à nu d'un pays où le devoir pèse plus lourd qu'une montagne, la mort est plus légère qu'une plume .
Le 15 août 1945, les Japonais entendent à la radio, pour la première fois, leur Empereur annoncer que la guerre n'a pas tourné à l'avantage du Grand Japon. Pour le peuple nippon, cette annonce sonne la fin des illusions glorieuses et la fin d'un conflit qui, depuis le 7 juillet 1937, et le début de la guerre en Chine, a embrasé l'Asie, des Indes néerlandaises aux Philippines, a fait des millions de victimes et a laissé libre cours aux pires atrocités. Le mot capitulation ne sera jamais prononcé.
Soixante-dix ans après, que savons-nous de cette guerre, sinon ses grandes dates : Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, où le Japon, avec l'anéantissement de la flotte américaine, déclare la guerre aux États-Unis et à la Grande-Bretagne ; Hiroshima, le 6 août 1945, et Nagasaki, le 9 août 1945, les deux bombes atomiques qui, en semant l'horreur au coeur du Japon, mettent un point final au conflit. Mais comment celui-ci fut-il perçu par la société nippone ? Comment un pays pourtant empreint d'un sentiment pacifiste exacerbé perçoit-il sa part de responsabilité dans cette guerre dévastatrice ?
Menant l'enquête, Haruko Taya Cook et Théodore F. Cook ont retrouvé des Japonais acteurs ou témoins : paysans, ouvriers, soldats, pilotes, couturières, artistes, tous des enfants de l'Empereur jetés dans un conflit extraordinaire sans autre choix que d'obéir à leur devoir, et soucieux, au lendemain de la guerre, de tourner la page. La plupart n'avaient jamais parlé. Les soixante-neuf témoignages réunis dans cet ouvrage, dont certains donnent le frisson, composent un des plus extraordinaires documents qu'on puisse lire sur l'histoire japonaise.
Jusqu'à quel point la « solution finale » était-elle secrète ? À cette question ancienne mais compliquée, Florent Brayard apporte une réponse puissamment originale. Selon lui, l'impératif de secret visait au premier chef le meurtre des Juifs allemands et occidentaux, et non pas celui des Juifs de l'Est, polonais ou soviétiques. Il propose par ailleurs de restreindre le cercle des dignitaires pleinement informés et, au vu des sources disponibles, d'en exclure par exemple Joseph Goebbels. Mais il souligne également que ce secret ne fut que transitoire. À Posen, en octobre 1943, Himmler et Hitler décidèrent de dévoiler aux plus hautes élites nazies ce qu'il en était réellement, à savoir que le meurtre avait touché les Juifs sans distinction et qu'il était alors presque achevé.
Paris, juillet 1942, la catastrophe s'abat sur les juifs de la capitale. En moins de deux jours, 12884 femmes, hommes et enfants sont arrêtés par la police à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis. Cette opération emblématique et monstrueuse demeurait pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'avaient été que peu étudiés, et jamais dans le détail. D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale. Fruit de plusieurs années de recherches, nourri par des archives inédites de la Préfecture de police de Paris, de l'administration ou de la justice ainsi que par des témoignages de victimes, La Rafle du Vel d'Hiv jette une lumière nouvelle et saisissante sur l'un des événements les plus terribles de notre histoire contemporaine.
Résistant hors du commun, Michel Hollard a joué un rôle déterminant dans la Seconde Guerre mondiale en découvrant les bases de lancement des missiles V1, redoutables armes secrètes des Allemands. George Martelli a recueilli son témoignage après la guerre.
Michel Hollard crée le réseau Agir, avec une centaine d'agents recrutés entre 1941 et 1944. Cet ingénieur et père de famille, intrépide et méthodique, traverse 98 fois clandestinement la frontière franco-suisse pour entrer en contact avec l'Intelligence Service avant d'être dénoncé, arrêté, torturé, déporté, puis libéré à la fin de la guerre.
À travers sa découverte des bases de lancement des V1 que Hitler comptait utiliser pour détruire Londres et inverser le cours de la guerre, on entre dans le récit d'une des plus incroyables opérations de renseignement de la guerre.
Artiste et homme de foi juif, le nain Shimshon Eizik Ovitz vécut dans un village de Transylvanie où il eut dix enfants entre 1886 et 1921, dont sept de petite taille. Ces derniers fondèrent la Troupe lilliputienne et se produisirent à travers l'Europe centrale comme musiciens, chanteurs et comédiens. Au printemps 1944, tous furent déportés à Auschwitz-Birkenau avec plusieurs membres de leur famille. Dès leur arrivée au camp, ils furent sélectionnés pour servir d'objets d'étude au docteur Josef Mengele...
Pour certains Français, la défaite de juin 1940 fut une « divine surprise ». Poussés sur le chemin de la compromission avec l'occupant par des motivations aussi diverses que la conviction politique ou le simple opportunisme, ces hommes et ces femmes ont écrit l'une des pages les plus honteuses et controversées de notre histoire.
Parmi eux, Jacques Doriot, un ancien communiste qui combattait sous l'uniforme allemand ; Jean de Mayol de Lupé, un évêque royaliste; Marcel Petiot, un médecin psychopathe pseudo-résistant profitant de la détresse des Juifs pour les faire disparaître... En faisant le pari de la collaboration, chacun à leur manière, ils ont profité du chaos né de la guerre.
À travers ces quatorze portraits au scalpel, David Alliot revisite ces années sombres, qui ne l'ont pas été pour tous.
Voyage au bout de l'enfer. L'histoire méconnue des médecins d'Auschwitz.
27 janvier 1945. Les troupes soviétiques pénètrent dans l'enceinte d'Auschwitz-Birkenau pour la première fois et découvrent avec horreur le plus important camp d'extermination du IIIe Reich. Si 60 000 prisonniers ont été évacués à leur approche, il ne reste, sur place, que 7 000 malades mourant de faim. Comment ont-ils pu survivre à cet enfer ? Quel a été le rôle exact des hauts gradés nazis, et plus particulièrement des médecins, dans l'organisation du camp ? S'appuyant sur des documents inédits et de nombreux témoignages de survivants, cet ouvrage répond à ces questions et fait pour la première fois la lumière sur le rôle primordial qu'ont joué les médecins SS dans l'exécution de la Solution finale.
Mais aussi, dans un mouvement inverse, sur les médecins déportés qui ont font preuve d'obstination et d'acharnement pour soigner leurs compagnons d'infortune.
Un livre glaçant.
Point de vue
La « solution finale de la question juive », avec son effroyable bilan de six millions de victimes, a défiguré le continent européen et souillé l'idée que nous nous faisons de notre humanité. Comprendre les ressorts profonds de cette politique génocidaire, mise en oeuvre par l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale, et retracer ses différentes étapes constitue un impératif auquel Florent Brayard répond avec ce livre.
L'historien reconstitue les différents schémas - émigration, transplantation, stérilisation - que les plus hauts responsables nazis avaient envisagés avant d'opter pour le meurtre systématique. Il montre l'importance des techniques industrielles de mise à mort - camions et chambres à gaz - dans le processus de radicalisation de la politique antijuive à partir de 1941. Il souligne la nécessité de prendre en compte les horizons temporels que les bourreaux se fixaient à eux-mêmes pour accomplir leur monstrueux programme. Il rappelle enfin la rationalité délirante qui a présidé au crime et transformé les paisibles juifs d'Europe - femmes et enfants compris - en des ennemis si dangereux que, pour écarter le spectre d'une nouvelle défaite, il aurait fallu les assassiner tous, jusqu'au dernier.
Florent Brayard est historien et directeur de recherche au CNRS. Il a travaillé successivement sur l'histoire du négationnisme et sur celle de la politique nazie de persécution et d'extermination des juifs. Il a également dirigé l'équipe scientifique en charge d'Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf (Fayard, 2021).
« Le livre reconstituant le puzzle d'une enquête hors norme. » Le Point L'histoire d'Anne Frank et de son journal est tristement célèbre. Les hypothèses sur l'identité de l'informateur ou de l'informatrice qui révéla sa cachette aux SS ont été aussi nombreuses que peu concluantes. Soixante-dix ans après les faits, une équipe internationale s'est donné pour mission de découvrir la vérité. Scientifiques, historiens, policiers ont reconstitué, minute par minute, les semaines précédant l'arrestation des Frank, à l'aide de milliers de pages d'archives, de l'intelligence artificielle, de tests ADN et d'interviews de témoins directs ou indirects. D'une trentaine de scénarios possibles, ils n'en retiendront finalement qu'un seul.
Au-delà de la restitution d'un travail analytique et historique titanesque, Rosemary Sullivan brosse le portrait saisissant d'un Amsterdam au coeur de l'Occupation.
Traduit de l'anglais (Canada) par Samuel Todd et Carole Delporte.
À propos de l'autrice Rosemary Sullivan est canadienne et autrice d'une quinzaine d'ouvrages. La fille de Staline, traduit en vingt-trois langues, a remporté le prestigieux prix Plutarque de la meilleure biographie en 2016 et a été finaliste des prix PEN/Bograd et National Book Critics Circle ; La villa Air-Bel a été récompensé par le prix de la Société canadienne Yad Vashem pour l'Histoire de l'Holocauste. Elle est professeur émérite à l'université de Toronto et a enseigné au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Inde et en Amérique latine.
« Après une enquête de six ans, le coupable aurait été trouvé, un livre raconte cette histoire rocambolesque. » Le Figaro
C'est en Norvège, entre le 9 avril et le 10 juin 1940, que se déroule le premier affrontement de la guerre entre l'Allemagne et les Alliés. Pour Hitler, c'est l'« entreprise la plus culottée de l'histoire militaire moderne » ; pour Churchill, c'est l'occasion rêvée de vaincre d'emblée l'Allemagne, en lui coupant la route du fer ; pour le général de Gaulle, enfin, ce sera « un drame inconnu de la guerre »...
L'auteur raconte cette incroyable campagne après avoir consulté de multiples fonds d'archives et interrogé des acteurs comme le général Béthouart et l'aide de camp d'Hitler. Le lecteur pourra donc suivre l'enchaînement des événements sur le terrain comme au niveau des décideurs suprêmes à Londres, Paris, Berlin et Oslo ; il assistera à un combat singulier aux conséquences décisives sur le déroulement de la guerre, et pourra constater que la défaite finale est souvent inscrite en filigrane dans les plus éclatantes victoires...
Peut-on servir Hitler sans trahir sa foi chrétienne ? Franz Jägerstätter (1907-1943) sut répondre « Non » dans ses écrits comme dans ses actes, portant un témoignage solitaire au prix même de sa vie. Simple paysan autrichien, Franz Jägerstätter s'opposa fermement au nazisme. Considérant que la guerre déclenchée par l'Allemagne était une erreur, il refusa de servir dans l'armée hitlérienne, seul contre l'avis des villageois et des autorités religieuses. Sa résistance était fondée sur une foi authentique nourrie des Écritures. Il fut décapité le 9 août 1943 à la prison de Brandebourg. Benoît XVI le déclara martyr en juin 2007.
Avec son magistral Stalingrad, rapidement devenu un best-seller mondial, Antony Beevor avait réussi à donner toute son ampleur tragique à l'une des plus terribles batailles de l'histoire de l'humanité.
Le récit de la chute de Berlin, qui consacre, en 1945, l'effondrement du Troisième Reich et du rêve hitlérien de domination mondiale, était, comme il le souligne dans sa préface, la suite logique de cet ouvrage, en même temps que l'évocation d'un drame humain à peu près sans précédent.
C'est, en effet, avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les Allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich puis s'approche inexorablement de Berlin, devenu pour elle « l'antre de la bête fasciste ». Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, viols et meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants vont périr, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuiront vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur.
Mais, en même temps qu'il est assailli par un ennemi à l'incroyable férocité - encore que quelques traits d'humanité viennent parfois éclairer une fresque digne de Goya -, le peuple allemand est souvent sacrifié par des gouvernants que l'orgueil et le fanatisme conduisent à l'aberration la plus meurtrière.
S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines, où l'orgueil rejoint la folie, la ruse côtoie la bêtise, l'héroïsme cohabite avec la peur, l'abnégation avec la cruauté.
L'exploit d'Oskar Schindler est connu, celui de Felix Kersten l'est beaucoup moins. Pourtant, un mémorandum du Congrès juif mondial établissait dès 1947 que cet homme avait sauvé en Allemagne « 100 000 personnes de diverses nationalités, dont environ 60 000 juifs ». Dans son roman Les Mains du miracle, Joseph Kessel retraçait déjà l'action du thérapeute d'Himmler, sans que le lecteur puisse toujours distinguer la part de Kessel de celle de Kersten. Pour reconstituer cette dernière au travers des archives, des mémoires, des journaux, des notes et des dépositions des principaux protagonistes, il fallait un historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale qui soit également polyglotte. Le résultat est un récit de terreur, de lâcheté, de générosité, de fanatisme et d'héroïsme qui tiendra jusqu'au bout le lecteur en haleine.
Au printemps 1939, une organisation top secret est fondée à Londres, surnommée « l'armée secrète de Churchill » :
Elle a pour objectif de détruire la machine de guerre d'Hitler, au moyen d'actes de sabotage spectaculaires. La guérilla s'avéra aussi extraordinaire que les six gentlemen qui dirigèrent les opérations. Churchill les avait choisis pour leur créativité et leur mépris des convenances.
L'un d'eux, Cecil Clarke, était un ingénieur fou qui avait passé les années 1930 à inventer des caravanes futuristes. Son talent fut employé dans un but bien plus dangereux : c'est lui qui construisit la bombe destinée à assassiner le favori d'Hitler, Reinard Heydrich.
Un autre membre de l'organisation, William Fairbairn, était un retraité corpulent à la passion peu commune : il était le spécialiste mondial des techniques d'assassinat sans bruit.
Sa mission consistait à entraîner les hommes parachutés derrière les lignes ennemies.
Dirigés par Colin Gubbins, un pimpant Écossais, les six hommes formaient un cercle secret qui planifia les sabotages les plus audacieux de la Seconde Guerre mondiale. Winston Churchill les appelait « son ministère de la Guerre sale ».
Les six « ministres », assistés d'un groupe de femmes formidables, furent si efficaces qu'ils changèrent le cours de la guerre.
Raconté sur le ton d'un récit d'aventure, avec la verve remarquable de Giles Milton et son subtil sens du détail, Les Saboteurs de l'ombre se base sur de vastes recherches historiques et sur des archives inédites jusqu'ici.