Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, Roms et Sinti furent la cible de persécutions multiples et de violences génocidaires dont la chronologie et l'intensité varient selon les territoires de l'Europe. Ces persécutions ont concerné des Roms, Sinti, Manouches et Gitans, ainsi que des groupes associés par l'histoire aux mesures antitsiganes et désignés par leur profession ou leur mode de vie supposé, comme les Yéniches, les vanniers, forains, circassiens et voyageurs. En Europe de l'Ouest, plusieurs termes furent employés pour qualifier cette population définie ou désignée comme Zigeuner, en allemand et hollandais et Zingari, en italien. En France, le terme nomades fut employé pour désigner les personnes relevant du régime discriminatoire imposé par la loi du 16 juillet 1912.
L'occultation souvent délibérée et la reconnaissance tardive des persécutions contribuèrent à la marginalisation, dans les historiographies et les mémoires nationales, de faits qui entraînèrent l'élimination physique de plus de 200 000 personnes à l'échelle de l'Europe et la dislocation irréversible des société romani d'avant-guerre. Même si de nombreuses zones d'ombres demeurent, les chapitres de cette histoire apparaissent désormais très clairement : un premier processus comprend la ségrégation dès 1933, la définition raciale, la déportation et l'assassinat des Roms et Sinti dans les territoires du Grand Reich comprenant l'Allemagne, l'Autriche, la Bohême-Moravie, la Pologne annexée ainsi que l'Alsace-Lorraine, le Luxembourg et une grande partie de la Slovénie ; un second processus entraîne une répression ciblée et meurtrière au sein des États alliés comme la Croatie, la Hongrie, la Slovaquie ou la Roumanie ; un troisième processus implique l'élimination physique et systématique à l'Est, lors de l'avancée des groupes mobiles de tuerie, de la Baltique à la Crimée.
Ce numéro de la Revue d'histoire de la Shoah porte sur les persécutions et les violences génocidaires commises dans plusieurs pays de l'ouest de l'Europe, aux Pays-Bas, en France et en Italie. Dans ces territoires, le caractère composite des outils répressifs traduit une grande pluralité de dispositifs suivant l'application variable des mesures antitsiganes : assignations à résidence, détentions, internements, concentrations, exécutions ciblées ou aléatoires, déportations vers les centres de mise à mort ou le réseau concentrationnaire. Les articles de ce numéro permettent d'éclairer la diversité des logiques à l'oeuvre, les modalités distinctes des violences et leurs effets sur les collectifs visés. L'écriture de cette histoire multiple, à travers l'exploration de nouvelles archives, l'étude de destins individuels et collectifs, ainsi que la mémoire des faits sont au coeur des études publiées dans ce numéro. Il fait suite au programme ANR RomaResist, Dislocations et résistances. Violences génocidaires et persécutions des Roms, Sinti et Voyageurs en Europe de l'Ouest, 1939-1946, dirigé par Ilsen About au sein de l'EHESS.
Intitulé « Nouvelles recherches sur la Shoah en Pologne », ce dossier rassemble des contributions portant sur des approches novatrices, aussi bien de termes de sources nouvelles mobilisées que d'approches. Les sources et récits des victimes et rescapés juifs sont mobilisés dans leur croisement avec les documents officiels et clandestins de l'époque. Les écrits pionniers des historiens survivants de la Shoah, à l'instar de Nachman Blumental, directeur de l'Institut d'histoire juive de Varsovie jusqu'en 1949, sont redécouverts et appréciés pour leur clairvoyance précoce.
L'approche micro-historique met en valeur la diversité locale des situations, tout en révélant des mécanismes comparables dans la persécution et la (faible) survie des Juifs dans les villes les plus connues (Varsovie, Lodz) ou plus modestes (Tarnow). La prise en compte de la matérialité - celles des corps après les gazages dans les centres de mise à mort comme Belzec ou Sobibor, mais aussi celle des déchets accumulés dans les ghettos - offre des clefs supplémentaires d'intelligence du quotidien de ces hommes, femmes et enfants traqués, enfermés ou cachés, et le plus souvent anéantis dans d'immenses souffrances.
Enfin, l'histoire de l'extermination des Juifs de Pologne gagne à être replacée dans le temps long, permettant de voir non seulement les dynamiques d'exclusion rhétoriques et effectives à l'oeuvre dans la Pologne de l'entre-deux-guerres mais aussi la très longue ombre portée de la Shoah bine après la guerre et jusqu'à aujourd'hui. Ce numéro est d'autant plus essentiel à l'heure où s'épanouissent en Europe des discours de distorsions sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et sur la Shoah, visant à remettre en cause des acquis irréfutables et consensuels de la science historique au profit d'une narration plus confortable pour les sociétés, mais malhonnête et pouvant même légitimer des actions politiques les plus violentes.
La transmission, dans le cadre scolaire comme dans l'espace public, de l'histoire des crimes de masse et des crimes contre l'humanité des régimes et mouvements fascistes des années 1930-1940, en particulier la destruction des juifs d'Europe, mais pas seulement, est un objectif dont la réalisation ne va pas de soi. Ces difficultés sont encore amplifiées par une distance temporelle croissante d'avec ces événements et la disparition progressive des derniers témoins directs de cette époque.
La transmission de ce passé douloureux et problématique passe par un véritable travail d'histoire et non pas par des injonctions mémorielles, quelles qu'elles soient, et aussi légitimes qu'elles puissent paraître de prime abord.
Elle implique de faire accéder à la complexité des faits ainsi qu'à la pluralité des protagonistes et des catégories de victimes de cette criminalité.
Mais comment ce travail d'histoire, et de mémoire, peut-il s'effectuer ? Quels sont les différents écueils qu'il engendre potentiellement ? Qu'est-ce qui est au contraire susceptible de le faciliter ?
Ce dossier de la revue En Jeu est consacré à ces questions.
Loin de céder à un sentiment d'impuissance, il vise à promouvoir un travail d'histoire et de mémoire de la criminalité de masse du nazisme qui soit aussi délesté de toute naïveté.
Soixante ans après la fin de la guerre, est-il encore nécessaire d'en parler ?
Le XXe siècle qui vient de s'achever aura été le temps des génocides, depuis la tuerie programmée des Herero dans le Sud Ouest africain sous tutelle allemande en 1904 jusqu'au massacre planifié des Tutsi du Rwanda en 1994. À l'heure où s'effacent de notre horizon les derniers témoins de la Shoah, eux qui au dire de Primo Levy ne pouvaient témoigner des fosses communes et des chambres à gaz, l'histoire seule sera bientôt en charge de transmettre aux générations montantes la vérité du siècle écoulé. Et parce que ni le temps ni le « devoir de mémoire » ne seront de mise face à la marée de l'oubli, le travail historien sera l'un des principaux, sinon le principal vecteur de cet effort.
La Shoah ne fut ni un « désastre juif » ni une « histoire allemande », mais la catastrophe humaine par excellence. En effet, l'Allemagne hitlérienne a rompu la trame de ce qui, jusque-là, faisait les rapports humains. Dès lors qu'on n'« a plus rien vu de sacré dans la nudité abstraite d'un être humain » (Hannah Arendt), ce n?est pas seulement l'humanité juive qui a été détruite à Auschwitz, mais la notion de personne humaine.
C'est pourquoi cette histoire, loin d'être un ressassement morbide du passé, est une réflexion actuelle nourrie par les chroniques des témoins et les analyses des historiens. Le Mémorial de la Shoah et les éditions Calmann-Lévy conjugent leurs efforts pour donner à lire au public francophone les oeuvres françaises et étrangères qui constituent cette connaissance essentielle pour l'avenir du siècle qui commence.
L'archipel de Saint-Pierre et Miquelon, tout petit soit-il, a un destin qui le lie régulièrement à l'Histoire de la France. En cette année commémorative des 80 ans du ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France Libre, ce récit historique montre à quel point l'archipel eut un rôle stratégique dans les décisions prises aux plus hauts sommets. De Roosevelt à Churchill, en passant par le général de Gaulle et surtout, l'amiral Muselier, vous plongez dans l'histoire de ce caillou français d'Amérique du Nord qui fut une chance et une opportunité pour certains et un vrai caillou dans la chaussure pour d'autres !Avec une approche en mode reportage-documentaire, voici de quoi séduire un lectorat large avec du suspense à toutes les pages ! Illustré magistralement par Julien Robin, artiste tatoueur de Saint-Pierre-et-Miquelon, c'est une façon de montrer à quel point ce sujet est ancré (ou encré) sur ce si beau territoire français !
Qu'est-il advenu des cimetières juifs, certains récents, d'autres immémoriaux, dans la persécution et la Shoah ? Paysages péri-urbains ou ruraux singuliers, ils ont, comme toutes les institutions juives, été bouleversés en Allemagne dès 1933 puis tout au long de la guerre. Suicides et déportations s'y lisent. Parfois, ils ont disparu et été désacralisés, tandis que les corps ont été transférés dans des fosses communes. Pourtant, la plus grande partie des cimetières juifs d'Allemagne et d'Europe n'ont pas été détruits par les nazis.
Pendant la guerre, le cimetière juif fut un espace de passage, de transit au coeur de la ville hostile (comme le cimetière juif de Varsovie, adjacent au ghetto) ; il servit à rassembler les Juifs et à leur donner refuge, lorsque tous les autres lieux leur étaient interdits ; il fut le dépôt ultime des corps des victimes (juives ou non) auxquels était refusé tout traitement funéraire humain, entraînant l'ouverture de fosses communes ; il offrit aussi un cadre aux exécutions.
Après la Shoah, les cimetières abandonnés, privés de leurs morts « naturels », sont demeurés les lieux témoins de la catastrophe juive, en dépit des mouvements de réenterrement - les parents survivants recherchant les corps des disparus pour les rendre au cimetière juif. À l'absence des tombes répond la construction de milliers de mémoriaux dans les cimetières mêmes, dédiés à ceux qui sont morts dans les camps, dans la clandestinité.
Lieu du recueillement, lieu pour penser à la mort des disparus de la Shoah, le cimetière juif est aussi le lieu des traces d'années de persécution, celles gravées sur les pierres tombales des morts prématurées, celles que forment les espaces vides, en attente de morts jamais venus...
Ce numéro se propose d'offrir un tableau de l'apport des philosophes aux réflexions sur la Shoah, dont il s'efforce de présenter diverses faces. Quoique la majorité des philosophes convoqués fut contemporaine du IIIe Reich et du nazisme, un abîme souvent les sépare. Il y a ceux qui, de près ou de loin, furent victimes (Jean Améry, Hannah Arendt), ceux qui n'ont « rien vu » (Paul Ricoeur), ceux qui ont acclamé le Reich et la « destruction des Juifs d'Europe » (Heidegger), contribuant à faire sombrer la philosophie avec eux. Où l'on voit que la Shoah des philosophes n'est pas celle des historiens... C'est à Raphael Lemkin que nous devons à la fois le terme et la notion juridiques de génocide, l'un des crimes contre l'Humanité. Une telle caractérisation tient sa signification de la certitude que l'idée d'une humanité une et universelle renferme un sens et une valeur à protéger. Il faut protéger l'humanité en chacun et non pas traiter les êtres humains ni comme déchets bestiaux (marqués pour l'abattoir) ni comme marchandises (à acheter ou vendre) de même qu'il faut protéger la « famille humaine ». Or notre époque a nourri quantité de vues savantes qui récusent, démystifient, déconstruisent toute idée d'humanité et toute conception de l'humanisme, pour des motifs tant scientifiques que philosophiques.
Ce nouveau numéro de la revue En Jeu réunit des articles portant sur le système concentrationnaire nazi, les camps allemands, leurs statuts, leurs fonctionnements et leurs évolutions, leurs mémoires enfin, à travers l'exemple des parcours des victimes françaises de la répression et de la persécution. Ils sont pour la plupart le fruit de recherches menées depuis quelques années dans la continuité du Livre-Mémorial édité en 2004 par la Fondation pour la mémoire de la déportation, qui ont permis d'enrichir nos connaissances sur ces sujets. Sont étudiés le statut spécifique et les rôles successifs du camp de Schirmeck, en Alsace annexée ; la formation par les services nazis de convois d'inaptes au travail, conduits dans des camps-mouroirs ; ainsi que l'utilisation du procédé Hollerith, ou comment le recours à des fichiers mécanographiés a pu servir la gestion des effectifs concentrationnaires. Un autre article s'intéresse aux mémoires de ces camps et à l'émergence du haut-lieu de mémoire sur le site de Natzweiler-Struthof.
A partir du fonds photographique du journal collaborationniste Le Matin, une étude revient sur la rafle dite du billet vert, en mai 1941 à Paris, la première des grandes rafles ciblant les Juifs de France, la première aussi à avoir été photographiée par des journalistes de presse.
L'historiographie allemande de la Shoah a fait de considérables avancées depuis les années 1970. La querelle des historiens, au milieu des années 1980, a d'ailleurs montré l'intensité du débat et l'importance des enjeux pour l'image que la nation allemande avait d'elle-même. Après la chute du Mur (novembre 1989) et la réunification opérée en octobre 1990, on assiste à une explosion de la recherche grâce, entre autres, à l'ouverture de nombreuses archives et à l'interrogation, à nouveaux frais, du passé de l'Allemagne, y compris de l'ex-RDA, deux générations après le crime perpétré par le régime national-socialiste.
Ce volume, coordonné depuis l'Institut d'histoire de Munich par les historiens allemands Andréas Löw et Franck Bajohr, réunit les contributions de 28 chercheurs qui, tous, appartiennent à la nouvelle école historiographique allemande.
Ces textes réévaluent plusieurs facettes du judéocide, depuis sa place dans le système concentrationnaire jusqu'aux « marches de la mort » de l'hiver 1945 (qui ne frappèrent pas que des détenus juifs). En passant par des études sur les « auxiliaires » du crime comme sur les « grands procès » initiés au début des années 1960 par une justice allemande qui y avait beaucoup renâclé.
Au total, il est peu d'aspects difficiles pour la mémoire nationale du pays que ces études n'abordent pas. À lire ce volume, on comprend mieux ce que la connaissance actuelle de la Shoah doit à l'école historique allemande devenue présentement incontournable.
Alors que la reconstitution est, pour les préhistoriens, les antiquisants et certains médiévistes, admise comme un outil de recherche, les historiens des périodes plus contemporaines s en saisissent moins, arguant que les pratiques de reconstitution sont I apanage des amateurs, avec en fer de lance le mouvement de la Living History. Le travail de ces derniers relèverait ainsi plus de l'art et de la création que de la recherche scientifique. Ce dossier a pour objectif la levée d'un certain nombre de malentendus. A partir d'études de cas (celles d'une fête rituel, de l'histoire d'un musée ou encore des performances d'un artiste contemporain), les contributeurs montrent non seulement la valeur heuristique de ces pratiques, mais aussi la nécessité de les étudier comme objet d'histoire.
Chacun interroge la manière dont des pratiques savantes, et populaires, de "ré-activation" à la fois d'événements particuliers (révolution, catastrophe) et d'instants ordinaires, participent de notre regard sur le passé. En somme, interroger la reconstitution, c'est poursuivre d'une autre manière l'immense chantier d'une histoire des représentations dont l'historien ne serait plus absent.
Alors que les derniers acteurs disparaissent, la question de la transmission des valeurs de la Résistance se pose plus que jamais. En cette année du 75 e anniversaire du débarquement du 6 juin 1944 et de la Libération, en premier lieu celle de Paris le 25 août, nous donnons la parole aux derniers Compagnons de la Libération et à trois résistantes : Marie-José Chombart de Lauwe, Michèle Agniel et Madeleine Riffaud. Et aussi, portfolio, infographies, documents, entretiens.
L'historiographie allemande de la Shoah a fait de considérables avancées depuis les années 1970. La querelle des historiens, au milieu des années 1980, a d'ailleurs montré l'intensité du débat et l'importance des enjeux pour l'image que la nation allemande avait d'elle-même. Après la chute du Mur (novembre 1989) et la réunification opérée en octobre 1990, on assiste à une explosion de la recherche grâce, entre autres, à l'ouverture de nombreuses archives et à l'interrogation, à nouveaux frais, du passé de l'Allemagne, y compris de l'ex-RDA, deux générations après le crime perpétré par le régime national-socialiste.
Ce volume, coordonné depuis l'Institut d'histoire de Munich par les historiens allemands Andréas Löw et Franck Bajohr, réunit les contributions de 28 chercheurs qui, tous, appartiennent à la nouvelle école historiographique allemande.
Ces textes réévaluent plusieurs facettes du judéocide, depuis sa place dans le système concentrationnaire jusqu'aux « marches de la mort » de l'hiver 1945 (qui ne frappèrent pas que des détenus juifs). En passant par des études sur les « auxiliaires » du crime comme sur les « grands procès » initiés au début des années 1960 par une justice allemande qui y avait beaucoup renâclé.
Au total, il est peu d'aspects difficiles pour la mémoire nationale du pays que ces études n'abordent pas. À lire ce volume, on comprend mieux ce que la connaissance actuelle de la Shoah doit à l'école historique allemande devenue présentement incontournable.
Dès sa création en avril 1943, le Centre de documentation juive contemporaine a souhaité rassembler des documents pour écrire "le grand livre du martyrologe du judaïsme français". Devenu un centre stable de documentation et de recherche après la guerre, le CDJC publia une revue, le Bulletin du CDJC, devenu Le Monde juif partir de 1946. Cette publication publiait entre autres des recherches et des documents de toutes sortes.
Parmi eux, des récits personnels, parfois qualifiés de "témoignages". C'est à tous ces écrits publiés entre 1946 et le milieu des années 1980 qu'est consacré ce numéro. Dans les quatre décennies d'après-guerre, les éditeurs du Monde juif mobilisèrent leurs réseaux nationaux et internationaux pour publier un large éventail d'écrits personnels. Point pourtant de politique éditoriale cohérente quant au "témoignage".
Ces récits à la première personne évoquaient des aspects peu documentés de la persécution ou de l'extermination des Juifs, bien au-delà de la France. Parfois, ils venaient à l'appui de dossiers historiques ; ou bien ils accompagnaient les grands événements commémoratifs. Paraissent aussi dans la revue des extraits de livres publiés à l'étranger : ainsi le lecteur croise-t-il Jan Karski, Primo Levi ou Leib Rochman.
Mais, très divers par leur style et leurs auteurs, ces récits personnels sont aussi souvent l'une des seules traces que nous conservons de ces témoins, auquel ce numéro rend hommage en redonnant à lire leurs écrits.
Si les modèles réduits proposent un niveau de détail souvent jugé comme suffisant, il revient au maquettiste d'en améliorer le rendu en ajoutant des éléments manquants. C'est d'ailleurs l'essence même de notre hobby et Patrick Nicol vous invite à découvrir un véritable travail d'orfèvre.
La maquette du F6F-5 de Airfix au 1/24 est le support idéal pour entreprendre un minutieux travail de détaillage, basé sur de nombreuses photos des exemplaires encore conservés du célèbre chasseur de l'US Navy qui servit dans les années 50 dans l'aéronavale française. Au-delà du guide de référence pour toutes les maquettes de Hellcat, ce sont les techniques d'assemblage, de scratch et d'utilisation des sets d'amélioration du commerce qui vous sont présentées de manière didactique et richement illustrée. Cette monographie est complétée de photos d'archives et d'un photoscope complet du Hellcat F6F-5.
La Première Guerre mondiale marque la fin de la cavalerie et le début de l'ère des blindés. La France fait alors partie des premières nations à incorporer des chars et des véhicules blindés dans son dispositif sous le nom d'artillerie spéciale. Dès lors, l'armée de terre française alignera un large éventail de matériels au sein de son arme blindée et de cavalerie lors des différents conflits du XXe et du XXIe siècle auxquels elle participera. Pour le maquettiste, au-delà de l'aspect historique très riche, c'est l'occasion de reproduire un grand nombre de modèles réduits arborant des camouflages très différents, qu'il est parfois complexe à réaliser, et affichant des degrés d'usure liés aux divers théâtres d'opérations.
Les neuf maquettes de véhicules blindés français datés de 1914 à 2009, qui composent cette monographie, sont donc autant de supports pour apprendre le montage de maquettes, qu'elles soient en plastique, résine ou photodécoupe, et appréhender, de manière didactique, la mise en peinture de différents types de camouflages. Peintures acryliques, enamel, huiles ou encore pigments vous permettront de patiner vos maquettes pour obtenir un fini des plus réalistes en suivant les nombreux pas à pas.
Ce dossier, qui s'ouvre sur la question de la spécificité de la " zone réservée " au sein de la France occupée, invite à la réflexion. Il apporte des éléments allant dans le sens de la particularité de cet espace, avec la question aiguë du retour interdit des réfugiés, la surveillance stricte des frontières, ou encore la politique agricole allemande. Mais d'autres aspects de l'Occupation apparaissent communs au reste de la France occupée, comme le maillage administratif militaire allemand, la législation antisémite appliquée par l'Occupant, la présence allemande au quotidien pour la population et les pénuries de matières premières et de matériel subies.
Un autre apport du dossier est de montrer la pertinence d'une approche d'histoire transnationale pour étudier cet espace, du fait notamment de la circulation des réfugiés, du franchissement de la frontière suisse pour des résistants ou des Juifs persécutés, ou de la présence de groupes nationaux étrangers (Polonais dans l'Ostland, Juifs belges du camp des Mazures, etc.). La variation des échelles d'analyse, de l'individuel (égo-documents), en passant par le local (la ville de Besançon) et le régional (les Ardennes) jusqu'au zonal, s'avère féconde.
C'est pour développer ces premières pistes que les contributeurs du dossier souhaitent développer un chantier collectif sur cette zone dans les années à venir.
Ce numéro de la revue de la Fondation se propose d'explorer le monde associatif issu de la Déportation, pour en appréhender le rôle et l'évolution, du lendemain de la Seconde Guerre mondiale à nos jours, et pour en évaluer les perspectives. Les rescapés du système concentrationnaire et génocidaire nazi ont en effet marqué l'histoire et la vie sociale de leur pays un peu partout en Europe. En France, plusieurs d'entre eux se sont distingués que ce soit au sein des gouvernements d'après-guerre, ou dans l'action syndicale, ou encore au sein de l'Assemblée nationale. D'autres ont contribué à l'évolution des règles de droit internationales, que ce soit les droits de l'Homme ou les droits de l'Enfance, notamment. Il n'était donc pas sans intérêt d'ouvrir un dossier sur le sujet.Les réponses à notre appel n'ont pas épuisé la question tant s'en faut, et elle reste encore largement inexplorée. Néanmoins elles permettent de lever un coin du voile grâce aux contributions reçues de plusieurs historiens ou historiennes : Juliette Constantin d'abord, qui aborde la question des associations en tant qu'objet d'étude ; Philippe Mezzasalma, qui s'est plus particulièrement intéressé aux associations de femmes déportées (ADIR et Amicale de Ravensbrück) ; Philipp Neumann-Thein (directeur adjoint du Mémorial de Buchenwald), qui aborde la question controversée de la libération de ce camp ; Guillaume d'Andlau (directeur du Centre européen du résistant déporté), qui analyse le rôle atypique de l'Amicale du camp de Natzweiler-Struthof dans le contexte particulier d'un lieu de mémoire placé sous la tutelle de l'État ; Jean-Michel André, ancien médecin conseil de la FNDIRP, qui évoque la difficile question de la prise en charge et de l'indemnisation des séquelles de la déportation.La seconde partie, ouverte aux responsables associatifs actuels, donne un aperçu de la conception que se font, aujourd'hui, plusieurs d'entre eux, du rôle de leurs associations et de leurs instances internationales dans le travail de transmission.
Dès 1940, l'historien Marc Bloch analysait à chaud la bataille de France comme L'Etrange Défaite.
Comment en effet, après la "drôle de guerre" entamée en septembre 1939 et brutalement interrompue par l'offensive allemande du 10 mai 1940, la France a-t-elle pu connaître la débâcle en un mois seulement face aux armées de Hitler ?
A 80 ans de distance, Le Figaro Histoire décrypte les secrets de cette étrange défaite. Aidé des meilleurs spécialistes, il tente de répondre à ces questions : comment on en est arrivé là ? que valait la ligne Maginot ? quel rôle ont joué l'Angleterre, le pacifisme de Briand, le Front populaire, le réarmement de l'Allemagne, l'impréparation de l'armée et les erreurs du commandement ?
Un grand dossier pour tout comprendre sur un événement central du XXe siècle.
La multiplication des lieux mémoriels érigés sur le territoire des états-unis dans les récentes décennies a fait du génocide des juifs une « douleur américaine ». l'oeuvre de mémoire y semble désormais assumée par les espaces commémoratifs et les filières universitaires spécialisées. le silence des arts dans l'après-guerre a progressivement cédé la place à un enracinement d'une ampleur telle que l'on peut parler aujourd'hui d'une centralité de la shoah dans l'identité judéo-américaine autant que dans la conscience collective au niveau national.
Quel usage les écrivains du continent nord-américain ont-ils fait de cette mémoire de « seconde main » ? l'institutionnalisation de la mémoire de l'événement semble avoir laissé le champ libre aux auteurs de fiction et aux poètes pour « recomposer » l'événement, pour devenir « metteurs en mots ». pour ceux qui sont issus des vagues migratoires anciennes, l'expérience génocidaire reste extérieure ; les enfants de rescapés, sont, eux, porteurs d'une mémoire familiale et la catastrophe historique est devenue catastrophe intime. en parallèle aux formes traditionnelles d'expression narrative (textes de fiction longs ou brefs, poésie) des supports inédits, tel le roman graphique ont été expérimentées. la ';mise en récit'; est marquée par la tension entre approches possibles de l'événement : est-il objet d'histoire ou désastre métaphysique, doit-il être appréhendé dans sa littéralité ou peut-il devenir métaphore ? toutefois, quelle que soit la forme d'écriture privilégiée, l'exigence intellectuelle et éthique est identique : le processus créatif doit inscrire le désastre au coeur esthétique et moral de l'oeuvre.
Les auteurs, membres du centre d'etudes judéo-américaine de l'université paris diderot - paris 7, explorent ici un choix de textes poétiques, des oeuvres romanesques signées de saul bellow, philip roth, paul auster, chaïm potok, ann michaels et martha blum, des nouvelles de cynthia ozick, melvin bukiet et steve stern, ainsi que l'oeuvre graphique d'art spiegelman.