Une petite fille privililégiée, parce que son père était prisonnier de guerre, sa maman, juive, et elle, ne serait pas envoyée dans un camp d'extermination. Mais à Bergen-Belsen, on mourait de faim, de froid, on mourait du typhus. La force du témoignage et de son adaptation dramatique tient à l'emploi du présent de l'indicatif. Il est apparu nécessaire à Philippe Ogouz de transmettre cette parole, de la donner à entendre sur une scène de théâtre.
"Ce livre en 2 tomes met au jour pour la première fois, l'essentiel des ""Écrits de Jean Moulin"" lui-même, puisque seul avait paru, posthume et préfacé par le Général de Gaulle, ""Premier combat"", en 1947 aux éditions de Minuit. Le Tome 1 rassemble les écrits de l'homme privé et du haut fonctionnaire. Le Tome 2 réunit l'essentiel des textes rédigés par Jean Moulin ou adressés, à lui, par le général de Gaulle et ses conseillers - concernant la Résistance, textes aujourd'hui rassemblés par Daniel Cordier, son secrétaire et biographe, qui a ouvert pour la première fois sa collection privée."
Cet ouvrage s'attache à retracer et à décrypter le parcours de Simone Veil, déportée en avril 1944 à Auschwitz, dans l'univers tentaculaire et complexe de la Shoah. Après une présentation globale de la Shoah et une description de l'univers concentrationnaire nazi, la spécificité du parcours de Simone Veil dans cette entreprise d'extermination des Juifs est analysée en profondeur et mise en perspective, puis comparée à d'autres parcours au coeur de cet enfer indicible. De sa jeunesse à Nice, de son arrestation jusqu'à Drancy, de Drancy jusqu'à Auschwitz, d'Auschwitz à Bobrek, de Bobrek aux marches de la mort, jusqu'à l'ultime étape à Bergen-Belsen, nous suivons de près le parcours de Simone Veil. Cet ouvrage présente enfin le retour en France et analyse la dualité entre les déportés raciaux et les déportés résistants.
Septembre 1939 : le champ de bataille prévisible du nouveau conflit franco-allemand est évacué à titre préventif. Alsaciens et Lorrains gagnent les destinations qui leur sont assignées dans le centre-ouest et le sud-ouest. Exception : les facultés de Strasbourg sont repliées à Clermont-Ferrand. Commence un épisode dramatique de la IIe guerre mondiale pour les Alsaciens-Mosellans et les Auvergnats : un destin commun qui devient tragique en 1942 avec l'invasion de la zone sud. L'occupant traite alors les premiers en fuyards et déserteurs, les seconds en rebelles et terroristes. Pour la bonne compréhension des spécificités de l'Est, l'auteur évoque d'autres moments de l'Histoire : les entre-deux-guerres 1871-1914 et 1918-1939, le devenir de ces régions sous régime nazi de 1940 à 1945. Un lourd bilan : les souffrances horribles de toute guerre, des ressentiments durables dus à l'exil, un énorme gâchis pour le Savoir.
"La bataille de la Lys (9 avril 1918) est un véritable lieu de mémoire de la conscience collective portugaise. L'effort portugais dans la Grande Guerre n'a pas encore été reconnu comme il le mérite, malgré l'entrée en guerre du Portugal aux côtés de ses alliés. Oublier tous ces soldats portugais, morts pour la liberté de la France, c'est effacer une partie de l'histoire portugaise et française."
Le camp de concentration de Natzweiler (communément appelé le Struthof) avait cette particularité d'être situé sur l'actuel territoire français. C'était le point central d'une nébuleuse de camps annexes, parmi lesquels celui de Bisingen, de l'autre côté du Rhin, dans le Wurtemberg. Là, un déporté a été enregistré comme Suédois le 1er octobre 1944, avec un convoi venant de Pologne. Il s'appelait Elmar Krusman et avait 23 ans. Il s'est avéré qu'il venait d'Estonie, où existait alors, depuis le Moyen Âge, une communauté suédophone. Que faisait-il là ? Pourquoi avait-il été interné ? Qu'est-il devenu ? Ces questions, relevant d'abord d'une simple curiosité de visiteur, ont amené l'auteur, d'étape en étape, de thème en thème, à écrire ce livre, non sans s'interroger sur ce travail imprévu.
Voici le destin difficile d'un jeune Alsacien devant abandonner famille et études, n'ayant eu d'autres choix que de vêtir tour à tour l'uniforme des deux camps et forcé à survivre dans un monde auquel rien ne le prédestinait afin de partir en guerre. Puisant dans ses souvenirs, s'appuyant sur des lettres et documents précieusement conservés, il retrace cette sombre période, vécue sous les couleurs des armées française et allemande. Père de famille, cherchant à protéger les siens, il connut l'enfer du front, l'horreur du camp de Tambov et la solitude d'un statut de « traître » de retour parmi les siens. Cette biographie est celle d'un de ceux que l'on surnomme les « Malgré-Nous ».
"Plus de trois cent vingt noms figurent sur le mémorial érigé à Ramatuelle en hommage à des héros particulièrement discrets : des agents et honorables correspondants des Services spéciaux (les services de renseignement et de contre-espionnage qui ont fait le choix de la Résistance dès le 14 juin 1940). Ceux qui en faisaient partie étaient une cible spécialement visée par le service de renseignement allemand, l'Abwehr. Militaires ou civils recrutés qui ont donné leur vie étaient pour la plupart très jeunes. Pour retrouver la trace de chacun d'eux, Marie Gatard a effectué une longue plongée dans les archives. C'est cette expérience particulièrement impressionnante qu'elle évoque."
Les relations entre les autorités d'occupation allemandes et les polices françaises n'entrent pas dans la traditionnelle classification entre Résistance et Collaboration. Les polices françaises n'étaient ni un instrument dévoué des occupants, ni une organisation nationale de Résistance. Elles furent plutôt une force de maintien de l'ordre avec d'indiscutables idéaux patriotiques. Les policiers français étaient alors de « bons Français ». Le reproche d'après-guerre adressé aux collaborateurs au titre de « trahison » ne les concerne guère. La clé pour comprendre le comportement des polices françaises réside dans leur fort patriotisme.
Paru pour la première fois en Allemagne en 1988, ce récit authentique, particulièrement émouvant et bouleversant, retrace l'enfance et l'adolescence de l'auteur dans le Konigsberg national-socialiste, la destruction de la ville et les horreurs des premières années d'après-guerre sous l'occupation soviétique. Best-seller en Allemagne réédité six fois, cet ouvrage est une référence pour l'histoire contemporaine dans la mesure où il nous offre, au fil du jour, le témoignage d'un vécu à la fois tragique et réel d'un enfant, d'un adolescent et d'un presqu'adulte. Dans ce livre de souvenirs, Michael Wieck nous révèle son grand courage, sa lucidité, son amour de la vie et des autres qui lui ont permis de ne jamais se décourager dans l'adversité.
Le 11 avril 1945, plus de 3000 déportés à bout de force espèrent leur libération dans deux petites gares ferroviaires perdues au fin fond de l'Allemagne nazie. Ils ont survécu aux effroyables évacuations des camps de concentration et ne peuvent se douter du sort atroce que leur réservent non seulement les gardes SS de leurs convois, mais aussi et surtout, le chef nazi de l'arrondissement. Les évènements qui vont bientôt survenir, tout à la fois des « marches de la mort », des exécutions en masse dans les villages, et les implacables chasses à l'homme pour traquer les fuyards, culmineront avec l'extermination d'un millier de déportés dans les flammes la veille de l'arrivée des troupes américaines. Cette grande tragédie de l'histoire de la Déportation est retracée dans le détail dans Le massacre de Gardelegen, premier ouvrage en français lui étant entièrement consacrée.
Danielle Amon est née en 1937 de parents juifs de Constantinople, francophones et laïques, installés à Paris depuis dix ans. Elle a un frère, son aîné de quinze ans. En 1942, la famille est dispersée suite aux lois antijuives. Maggy, sa mère, est arrêtée par la Gestapo à Marseille le 6 janvier 1944 ; la fillette, rescapée de justesse, est cachée à « La Rustique » jusqu'à la fin de la guerre, chez un couple de vieux amis. Ce livre est le récit d'une enfance durement éprouvée par la guerre, mais jalonnée aussi de joies intenses grâce à la générosité des trois Justes qui l'ont ensoleillée. Il se veut un témoignage contre ceux qui prétendent que ce que cette enfant a vécu n'a pas existé. Un témoignage contre l'oubli, en même temps qu'un hommage à tous les Justes de France, à ceux dont les noms sont inscrits sur le Mur du Mémorial de la Shoah, ainsi qu'aux Justes anonymes qui ont permis de sauver 75 000 enfants juifs en France. Et que leur héroïsme discret serve de modèle aux jeunes générations et les guide vers une vie de bonheur courageux.
Ce récit qui court de l'avènement de la Seconde République jusqu'à l'opération au nom de code fleuri « Boléro-Paprika », en passant par la guerre d'Espagne et la retirada, mêle la grande et la petite histoire, dans une sorte d'hommage à tous les acteurs, célèbres, connus, oubliés ou anonymes. En ces temps où les populismes, les nationalismes et les obscurantismes ressurgissent, le sacrifice de nos aïeux et de Mariana doit nous rappeler que la liberté pour laquelle ils se sont battus n'est jamais définitivement acquise, et toujours remise en question.
De 1940 à 1945, dans le département de la Moselle annexée de fait et non de droit, des femmes ont été arrêtées, incarcérées, internées ou déportées. C'est pendant l'année 1944 que les déportations ont été les plus nombreuses, en direction du camp de rééducation de Schirmeck ou du camp de concentration de Ravensbrück. Les femmes ont été les dernières victimes de la barbarie nazie. À partir de 1944, les Allemands ont appliqué la loi de « responsabilité familiale » qui a entraîné des déportations massives au moment où la vie dans les camps devenait de plus en plus difficile, avec des chances de survie très inégales. Cette étude repose sur le dépouillement de nombreuses sources : archives privées, archives départementales de la Moselle, municipales, dossiers de résistant(es) homologués, témoignages écrits a posteriori. des sources qui permettent de mesurer à quel point la répression a été terrible.
La propagande officielle russe présente la victoire soviétique dans la Seconde Guerre mondiale comme un élément fondateur de l'identité russe actuelle. La victoire soviétique, très présente dans la mémoire populaire, est détournée à des fins politiques, comme si elle était un gage de la moralité innée du régime Poutine et de son droit à la défense de ses intérêts géopolitiques, y compris l'annexion de la Crimée. Dans ce recueil, d'éminents chercheurs et essayistes français et étrangers analysent différents aspects du discours politique russe face à une réalité bien différente.
Le blocus de la colonie française de la Côte Française des Somalis et plus particulièrement de son port, Djibouti, entre 1940 et 1942, est l'histoire d'une guerre fratricide entre Français libres et Français de Vichy. Cet ouvrage, divisé en deux parties - "La période italienne (1935-1940)" et "La période anglaise (1940-1943)" - explique comment cette "fracture française" s'est déroulée dans ce coin d'Afrique, qui fut à la fois terre de naissance de la France Libre et laboratoire politique de la "Révolution nationale" instaurée par le régime de Vichy.
"La Nuit des longs couteaux constitua le point d'orgue des tensions qui agitaient le parti nazi en 1934. La rivalité entre la SS, les militaires et les conservateurs, et la SA, l aile sociale-révolutionnaire du parti d Hitler, déboucha sur l'assassinat de centaines de ces derniers lors de la nuit du 29 juin notamment. Une purge violente dont tirèrent profit Himmler et Göring. De sa mise en place à ses répercussions, en passant par son déroulement, ce livre retrace l histoire de ce tournant à l'aide de documents remarquables."
La Résistance allemande et autrichienne pendant la Seconde Guerre mondiale est peu connue. Pourtant, journaux et tracts clandestins conçus par des résistants allemands et autrichiens actifs en France constituent des sources permettant de comprendre le fonctionnement de ces réseaux. Par l'examen des textes de divers groupes, l'analyse de l'auteure permet de révéler les enjeux théoriques et de réévaluer le rôle des Autrichiens et des groupes de gauche non alignés sur la politique de la IIIe Internationale. Deux philosophies politiques sont concurrentes : les communistes cherchent à renverser le régime nazi pour rétablir les structures préexistantes et accroître l'influence soviétique tandis que les Revolutionäre Kommunisten et les trotskystes étendent les enjeux au renversement du « capitalisme » et dépassent ainsi la résistance nationale traditionnelle.
L'Entraide temporaire est un réseau méconnu d'aide puis de sauvetage de Juifs, actif à Paris pendant toute l'Occupation. Ce réseau clandestin, philosémite, apolitique et multiconfessionnel, fut créé, sous l'égide d'une femme d'élite, par un groupe de dames révoltées par les lois antisémites de 1940. Un couple d'exception en devint l'âme et la cheville ouvrière. En 1941 et 1942 le réseau s'étoffe et s'étend pour se consacrer au sauvetage des personnes dans la zone Nord. Cinq cents enfants ainsi qu'un certain nombre d'adultes furent sauvés. À partir de la Libération, les enfants devenus orphelins seront suivis jusqu'à leur majorité par l'association, devenue officielle en 1945. L'Entraide temporaire sera dissoute en 1959.
"Cet ouvrage a plusieurs objectifs : faire connaître, à partir d'une approche historique des persécutions, les circonstances dans lesquelles des enfants de tous âges ont été confrontés à la séparation brutale avec le milieu familial et ont dû en urgence être cachés, changer de nom, taire leurs origines, parfois embrasser une autre religion. Au traumatisme des persécutions et de la séparation s'est ajouté celui de se découvrir orphelin. Quelles seront alors les répercussions de cette double rupture sachant aussi que les oeuvres éducatives qui les ont sauvés les chargent, pour certaines, d'une double mission : faire vivre le judaïsme et Israël ? Quels adultes s'autoriseront-ils à devenir ? Ce questionnement nous rappelle que devoir de mémoire et devoir d'Histoire sont indispensables à la compréhension de l'Holocauste auprès des jeunes générations. - - "
Le Bataillon du Pacifique vit le jour en avril 1941, au lendemain des ralliements des Nouvelles-Hébrides, des Établissements français d'Océanie et de la Nouvelle-Calédonie au général de Gaulle. Composé de 600 volontaires originaires de ces trois territoires, il combattit successivement à Bir Hakeim, à El Alamein, en Tunisie, en Italie et lors du débarquement en Provence. Ses soldats furent très décorés et cités à de nombreuses reprises, comptant plusieurs Compagnons de la Libération dans leurs rangs. Cet ouvrage rend au Bataillon du Pacifique sa place dans l'historiographie de la France Libre. Il aborde l'unité « par le bas », à travers le prisme des relations interpersonnelles, de la culture des volontaires et de ses différentes formes d'expression sur les champs de bataille, tout au long de son parcours.
Février 1939. C'est l'agonie de la République espagnole. Des centaines de milliers de personnes, tout un peuple fuit, passe les Pyrénées, chassé par la mitraille fasciste allemande, italienne et franquiste. Réfugiés dans un grenier de Prats-de-Mollo, Pyrénées-orientales, deux soldats, amis de toujours, revivent leur République de l'espoir, ses générosités, ses failles, revivent leur « vie d'avant. » Comment en sont-ils arrivés là ? Que sont devenus leurs rêves d'émancipation collective ? Commence alors le chagrin de l'exil, de tous les exils. Quel accueil leur réserve alors la France des droits de l'homme ? Ils croient avoir trouvé la liberté, c'est l'enfermement qui attend ces « indésirables. »
La déclaration de la Deuxième Guerre mondiale en septembre 1939 bouleverse l'amour et la genèse familiale du couple Georges Deroy-Jacqueline Olivier : marié depuis 1936 et parents de Françoise, née en avril 1938. Jacqueline est enceinte d'Élisabeth qui naîtra en mai 1940. Georges sera prisonnier de juin 1940 à avril 1945. La guerre entraîne une rupture radicale. Chacun doit apprendre à vivre par soi-même dans un environnement nouveau, étranger, conflictuel, meurtrier. Comment s'en sont-ils tirés ? Jacqueline et Georges ont laissé des traces écrites. Leurs descendantes ont découvert ces écrits après leur mort. Elles ont composé ce livre qui fait revivre cet amour et la genèse de cette famille à l'épreuve de la guerre.