Le 24 juin 1940, deux jours après la signature de l'armistice de Rethondes entre la France et l'Allemagne nazie, est signé, à Villa Incisa près de Rome, celui entre la France et l'Italie fasciste. Débute alors l'occupation par les troupes italiennes d'une zone comprenant, du nord au sud, des territoires de la Savoie, des Hautes-Alpes, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes. La zone s'étendra jusqu'au Rhône et sur toute la Corse à partir de novembre 1942, à la suite de l'entrée en zone libre des troupes allemandes et italiennes en représailles du débarquement allié en Afrique du Nord.
Cette « autre occupation » est ici retracée dans tous ses aspects : militaire, diplomatique, économique, culturel, etc. Puisant dans une impressionnante somme d'archives, Diane Grillère montre la continuité des revendications du fascisme italien sur la France depuis la marche sur Rome - en premier lieu l'ancien comté de Nice et la Savoie - jusqu'aux débuts de l'occupation. Parfois utilisée par Vichy pour réaffirmer son autorité face au Troisième Reich, l'Italie se révèle pourtant à travers ses ambitions territoriales en France tout sauf un simple satellite de l'Allemagne. Mussolini, tout en étant partenaire du « Nouvel Ordre européen », veut mener une guerre parallèle et maintenir sa propre politique expansionniste. D'intenses manoeuvres sont ainsi planifiées, notamment sur le plan économique, pour exploiter les entreprises françaises susceptibles de soutenir l'effort de guerre italien. Enfin, est ici détaillée l'attitude italienne envers les Juifs et la Résistance, permettant de nuancer l'image d'un occupant brava gente, presque « bienveillant ».
Un ouvrage pionnier pour comprendre une réalité trop longtemps méconnue de l'occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Diane Grillère est professeur agrégée et docteure en histoire. Elle enseigne en classe préparatoire au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés.
Préface de Georges-Henri Soutou, historien spécialiste des relations internationales, membre de l'Institut. Il a récemment publié Europa ! Les projets européens de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste.
1932. Dans la salle de bain d'un hôtel bruxellois, un espion français photographie les premiers documents décrivant une nouvelle machine à coder a priori inviolable : Enigma. Une machine que s'apprêtent à adopter les services secrets allemands. Quelques mois plus tard, avec l'aide des Français, un groupe de mathématiciens polonais entreprend de percer à jour le fonctionnement complexe de la machine. 1940. Malgré la défaite française face aux nazis, les Français et les Polonais transmettent leurs trouvailles aux Britanniques. À Bletchley Park se déploie alors une gigantesque entreprise de décodage. 1942. Sous le nez des Allemands, dans la France de Vichy, Français et Polonais continuent leurs efforts de déchiffrement. La Gestapo est à leurs trousses et le MI6 a pour priorité absolue de les exfiltrer. Pendant ce temps, les U-Boote allemands mènent une traque dévastatrice contre les navires alliés qui ravitaillent la Grande-Bretagne. Si les messages de la Marine allemande ne sont pas rapidement décodés, le Royaume-Uni ne tiendra pas. À Bletchley Park, l'un des cerveaux les plus brillants de l'histoire scientifique, Alan Turing, va apporter une contribution décisive...
Bir Hakeim reste la bataille la plus emblématique jamais menée par les Forces françaises libres contre les troupes de l'Axe germano-italien, commandées par le général Rommel (27 mai-10 juin 1942).
Voici en fin le témoignage du principal artisan de cette victoire française :
Le général Marie-Pierre Koenig, commandant la 1re Brigade française libre, qui a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume le 6 juin 1984 par le président François Mitterrand.
Il ne s'agit pas d'une autoglorification : « Nous reconnaîtrons volontiers que Bir Hakeim n'est qu'un fait d'armes parmi tant d'autres inscrits au frontispice de nos gloires, écrit Koenig.» Cela dit, la résistance inattendue de la garnison de Bir Hakeim a été déterminante parce qu'elle a rendu possible la victoire d'El Alamein, qui a contraint Rommel à faire retraite vers la Tunisie.
La bataille est retracée au jour le jour, non comme un livre d'histoire, mais comme un récit d'un acteur de premier plan, d'un chef de guerre qui doit affronter à chaque minute des situations extraordinaires, prendre des décisions qui engagent la vie des combattants et le sort de la bataille : « La guerre moderne est par excellence l'école de l'imprévu, écrit Koenig.
Au désert plus que partout ailleurs. »
Des Malouines à la guerre du Golfe, de l'Afrique au Kosovo, de l'Afghanistan à l'Irak, les forces spéciales ont été engagées dans tous les conflits modernes depuis une vingtaine d'années. Elles sont aujourd'hui à la pointe de La lutte contre le terrorisme.La polyvalence et La discrétion de ces unités d'élite, entraînées pour conduire des opérations particulièrement périlleuses, leur permettent d'intervenir dans toutes les situations et d'accomplir des missions réputées impossibles. Elles sont l'arme secrète des états-majors quand tout est compromis. Les forces spéciales sont composées de combattants exceptionnels et disposent d'équipements de la guerre à la pointe de la technologie. Popularisées depuis économique, en les années 1980 grâce au cinéma américain, elles fascinent toujours autant. Ce Livre, du meilleur spécialiste français du sujet, décrit leur entraînement, Leurs modes d'action Lors de Leurs incroyables opérations secrètes. Il évoque tour à tour Les forces spéciales françaises, américaines, britanniques, russes, israéliennes et celles de nombreux autres pays. Un ouvrage indispensable pour comprendre le rôle de ces unités particulières qui sont de plus en plus sollicitées afin de faire face aux menaces terroristes et aux crises soudaines et violentes qui secouent la planète.
Eric Denécé : dirigeant du Centre français de recherche sur le renseignement, Eric Denécé a notamment dirigé l'ouvrage Al-Qaeda, les nouveaux réseaux de la terreur (Ellipses, 2004). Il a également publié Les secrets de la guerre économique, en collaboration avec Ali Laïdi (Seuil, 2004), Forces spéciales, l'avenir de la guerre ? De la guérilla aux opérations clandestines (éditions du Rocher, 2002).
Voici un des plus incroyables feuilletons de La Seconde Guerre mondiale. En 1939, les physiciens nucléaires savent que la libération brutale de l'énergie atomique peut avoir des effets infiniment plus redoutables que ceux des explosions les plus puissantes. Aux Etats-Unis, en Allemagne, en Angleterre, les savants commencent à percevoir les potentialités de cette nouvelle source d'énergie. Mais c'est L'équipe française de Joliot-Curie, Halban et Kowarski qui est La mieux placée pour réaliser l'expérience. Pour obtenir une réaction en chaîne, il faut de l'uranium, mais aussi un ralentisseur : l'eau lourde. Or l'unique réserve mondiale se situe a la Société norvégienne de l'azote. A la veille de l'invasion de La Norvège par les nazis, dont le but principal est de s'emparer de La précieuse matière, le 2e Bureau français reçoit La délicate mission de prendre les Allemands de vitesse et de rapatrier l'eau lourde. Ils doivent poursuivre leur périple clandestin alors même que ta France est envahie ! En février 1942, les Alliés apprennent que les Allemands essayent de mettre au point l'arme atomique... Plusieurs opérations sont montées pour contrer leurs efforts. Un récit passionnant de cette folle histoire aux multiples rebondissements.
Robert Arnaut (1929-2013) a été pendant longtemps producteur et auteur à Radio France où ses émissions historiques l'ont rendu célèbre. Ce formidable conteur livrait ici l'une des plus palpitantes histoires secrètes.
De la Seconde Guerre mondiale, le grand public ne retient que les grandes attaques ou les campagnes des généraux. Pourtant, manoeuvres et engagements armés ne sont que la partie visible de l'affrontement. Entre 1939 et 1945, Les victoires sur les champs de bataille n'ont pu être remportées qu'au prix d'exceptionnelles opérations de renseignement et de stupéfiantes ruses de guerre. Pour la première fois, ce livre révèle ces manoeuvres de tromperie qui ont eu une influence déterminante sur la conduite de la guerre. Qu'il s'agisse des Américains, des Britanniques, des Allemands, des Russes ou des Japonais, tous ont rivalisé d'imagination afin d'induire leurs adversaires en erreur. Document passionnant et inédit, cet ouvrage retrace toutes les grandes opérations dites de déception de la Seconde Guerre mondiale, et met en lumière ces incroyables mécanismes. C'est aussi un véritable manuel, qui révèle les recettes des maîtres du Leurre.
Jean Deuve (1918-2008) Officier de La Seconde Guerre mondiale, blessé pendant la campagne de France, il rejoint en 1943 la Force 136, une unité des Forces spéciales britanniques en Inde chargée des opérations clandestines contre les Japonais. Puis il prend la tête du maquis laotien. Après la guerre, il dirige le service de renseignement des forces du Laos, puis la police du pays. A l'indépendance du Laos en 1954, il devient conseiller du Premier ministre jusqu'en 1964. Devenu un expert réputé des questions asiatiques, délié de son devoir de réserve, il entreprit, dans ce dernier ouvrage, de raconter quelques-uns des épisodes les plus remarquables de la guerre de 1939-1945 sur tous les fronts de bataille.
Engagées en première ligne dans la politique de contrôle et d'exclusion du gouvernement de Vichy entre 1940 et 1944, la gendarmerie et la police françaises ont, plus que toute autre institution, dû affronter le dilemme : « servir face à l'ennemi ou servir l'ennemi ». Car désobéir à ses supérieurs, pour un gendarme ou un policier, c'est aller à l'encontre de l'essence même de sa formation.
Mais si une partie d'entre eux ont appliqué les ordres par discipline, par antisémitisme, par peur ou par intérêt, nombreux sont ceux qui ont aidé à faire passer la ligne de démarcation ou la frontière à des Juifs, à cacher des résistants, à dissimuler des armes... Même s'ils n'ont pas rejoint un réseau ou un mouvement de résistance, leur action a permis de sauver de nombreuses vies. Or cette histoire-là est totalement ignorée.
Face à un discours traditionnel qui met en avant l'activité des policiers ou des gendarmes ayant appliqué avec zèle les lois et les ordonnances en vigueur pendant l'Occupation, cette fresque sans concession ni faux-semblant, basée sur de nombreux documents d'archives étudiés par l'auteure depuis une dizaine d'années, met à mal nombre d'idées reçues et montre que, même au coeur du système vichyssois, il était possible de contrevenir aux ordres.
Limore Yagil est professeure habilitée à diriger des recherches d'histoire contemporaine et chercheuse à la Sorbonne. Spécialiste de l'histoire culturelle et politique de la France sous l'Occupation, elle a publié une dizaine d'ouvrages, parmi lesquels Chrétiens et Juifs sous Vichy (Cerf 2005) et Au nom de l'art 1933-1945 (Fayard, 2015).
La Seconde Guerre mondiale a été marquée par le développement des forces spéciales et des actions commandos chez tous les acteurs du conflit : cette guerre non conventionnelle faite de « coups de main » à l'intérieur des lignes ennemies a souvent joué un rôle crucial dans la guerre, jusqu'à renverser des rapports de force qui semblaient inéluctables.
Pour la première fois, un ouvrage francophone offre un point de vue d'ensemble sur cette « guerre dans la guerre » à travers trente des plus spectaculaires opérations commandos conduites sur tous les fronts, analysant succès et échecs.
Tous les groupes sont ici présentés, des plus connus (SAS britanniques, FFI français, spetsnaz soviétiques, hommes torpilles du prince Borghese, commandos paras allemands...) aux plus méconnus (commandos skieurs finlandais, norvégiens, résistants, commandos japonais, Chindits...).
Membre de l'Institut Jean Moulin, Dominique Lormier est considéré comme l'un des spécialistes de la Seconde Guerre mondiale et de la Résistance. Il a notamment publié Koenig, l'homme de Bir Hakeim et Comme des lions.
En deux semaines de février 1939, près d'un demi million de réfugiés venus d'Espagne entrent en France suite à la chute de la Catalogne aux mains des troupes franquistes. Plus de 300 000 d entre eux sont placés dans des camps où ils sont comptabilisés et identifiés par les services de la Sûreté nationale. Ces camps, créés par la République française, serviront de modèles à ceux mis en place sous l'Occupation par Vichy. Certains, comme le Vernet ou Gurs, resteront ouverts jusqu à la fin de la guerre.
Cet ouvrage étudie les outils de contrôle mis en place par les autorités et les mesures d exclusion prises à l'encontre de ces réfugiés, dans les camps de l Hexagone mais aussi de l'Afrique du Nord. À travers de nombreuses sources inédites, dont les archives du ministère de l'Intérieur, ce livre questionne notamment les origines républicaines de Vichy au prisme du contrôle des étrangers. Il détaille les continuités et les ruptures entre les deux périodes au sein des différents services de police. Grégory Tuban retrace avec ce travail novateur, tant dans l'historiographie de la Retirada (l exode des réfugiés espagnols de la guerre civile) que dans celle des camps d étrangers, le parcours de ces indésirables entre 1939 et 1944.
Grégory Tuban est docteur en histoire et journaliste. Il a publié de nombreux articles et ouvrages sur l'exil et les camps de la Retirada, dont les monographies des camps de Collioure et d'Argelès-sur-Mer. Cet ouvrage est issu de sa thèse de doctorat.
La persécution des Juifs d'Europe par les nazis s'est accompagnée très tôt de projets d'échanges de prisonniers juifs contre des Allemands de l'étranger. Une politique qui aboutira à la création d'une catégorie spéciale de déportés, internés dans le camp de Bergen-Belsen à partir de 1943.
Cet ouvrage retrace la genèse et le déroulement de cette politique sur fond de luttes d'influence au sein de l'appareil nazi. Les auteurs font appel aussi bien aux témoins et survivants de ce drame qu'aux historiens spécialistes de la période. Ils reconstituent ainsi dans les détails les négociations menées un an avant la fin de la guerre entre les SS Adolf Eichmann et Kurt Becher - émissaire personnel de Himmler - et l'avocat juif Rudolf Kasztner, pour obtenir la libération de Juifs hongrois contre la remise aux nazis d'argent, de matériels et de ressortissants allemands. Plus la défaite approche, plus les dignitaires SS espèrent pouvoir négocier avec les Alliés pour cette opération. Un jeu pervers qui aboutira après bien des revers au sauvetage de 1 700 vies humaines.
À la fois synthèse accessible de la recherche sur le sujet et récit incarné, Les Rançonneurs d'Hitler restitue un chapitre largement méconnu de l'histoire de la Shoah et éclaire la personnalité controversée de Rudolf Kasztner.
Thomas Ammann et Stefan Aust sont journalistes et auteurs. Tous deux ont travaillé pour la presse écrite et la télévision allemandes. Les Rançonneurs d'Hitler est leur premier ouvrage publié en France.
Ouvrage traduit de l'allemand par Hugues Van Besien
De 1944 à 1945, des plages de la Manche aux poches de l'Atlantique, les troupes alliées laissent une mosaïque de clichés. Dans les rues, les soldats américains distribuent des chewing-gums, du chocolat, des cigarettes blondes, des sodas. Jazz, robes légères et bas Nylon complètent ce décor de fête. Une autre facette du Débarquement, moins légère et réjouissante, sont les raids aériens qui dévastent les habitations. Cependant, les Français comprennent la nécessité de ces bombardements d'objectifs militaires allemands, destinés à préparer les opérations terrestres. Le point sur lequel ils manifestent la plus grande déception est celui du ravitaillement. Les populations subissent des restrictions alimentaires alors qu'elles attendaient un retour à la normale. Le climat de tension s'accentue plus encore quand les soldats prennent trop de liberté, font usage de leurs armes, ou commettent des viols sous l'emprise de l'alcool. Mais la plus longue controverse de la Libération concerne l'établissement de l'AMGOT ou Gouvernement militaire allié de territoire occupé. Le président Roosevelt jouait avec cette perspective pour alarmer Le général de Gaulle. C'était une menace de mauvais goût dont l'impact se prolonge aujourd'hui encore. Les Américains avaient-ils L'intention de gouverner la France ?
Journaliste, productrice de télévision, historienne et spécialiste des Etats-Unis, Regine Torrent a notamment publié First Ladies (Racine, 2006) et Jacqueline Kennedy. Une icône américaine (Nouveau Monde éditions, 2018).
Voici un livre qui bouscule les idées reçues et qui nous délivre une masse d'informations inédites sur un sujet qu'on pouvait croire épuisé par les spécialistes : la guerre secrète pendant la Seconde Guerre mondiale. L'OSS américain présente la singularité rarissime d'être un service secret improvisé en plein conflit par un belligérant, et qui de fait, a dû sans délai se montrer opérationnel, autant face à l'ennemi que devant les services britanniques parvenus dans cette même période à leur plus haut niveau d'efficacité. Vu de Londres, l'OSS pouvait apparaître audacieux et désireux de bien faire, mais on tenait les rênes courtes. L'auteur prend, pour la première fois dans cet ouvrage, le point de vue d'Alger. Tout semble alors différent, car en Afrique du Nord, l'OSS a les coudées franches. Jeune géant, suppléant à l'expérience manquante par une rare capacité d'improvisation, porté par une grand confiance en soi, il essuya des échecs, mais remporta des succès que des rivaux plus aguerris auraient pu lui envier. Son travail avec la Résistance française fut efficace, confiant, presque toujours dénué, au contraire des services britanniques, d'arrière-pensées politiques. Cet ouvrage, émaillé de personnages hauts en couleur, d'intrigues, de coups de théâtre, de trahison, d'actes héroïques, un pan de l'histoire souvent ignoré.
Journaliste d'investigation, auteur de quatre ouvrages sur le terrorisme, la mafia et les services spéciaux, Fabrizio Calvi est spécialiste des sociétés secrètes. Cet ouvrage a été écrit en collaboration avec Olivier Schmidt, rédacteur en chef du Monde du renseignement.
« L'Angleterre n'a pas d'amis ou d'ennemis permanents. Elle n'a que des intérêts permanents. » Lord Palmerston, Premier ministre du Royaume-Uni entre 1855 et 1859 Entre 1940 et 1943, alors qu'officiellement Londres soutient la France libre, la Grande-Bretagne accueille un consulat général (non officiel) de Vichy, ainsi que dix-sept consulats vichystes et neuf missions commerciales, soit plus de 200 fonctionnaires. Durant trois ans, il y aura donc deux Londres, l'un vichyste, l'autre gaulliste, qui vont se croiser dans les mêmes administrations, avec les mêmes interlocuteurs.
Londres signe avec Vichy pas moins de quatre accords économiques secrets, basés sur un fonds de réserve de 18 milliards de francs appartenant à Vichy et déposé à la Banque d'Angleterre. Ces liquidités considérables serviront à soutenir une partie de l'effort de guerre de la Grande-Bretagne et à empêcher de nombreuses entreprises britanniques de fermer leurs portes.
Pendant qu'à Londres l'administration maintient officieusement la souveraineté de Vichy, les deux gouvernements vont conduire de nombreuses négociations politiques et économiques secrètes en zones neutres comme le Portugal ou l'Espagne, et prétendument neutres comme le Maroc. En vérité, la Grande-Bretagne manipule Vichy, utilise son argent et essaie d'entraîner les colonies françaises dans la guerre.
En observateurs, les Américains jouent leur propre partition avec Vichy et le général de Gaulle, dont tout le monde se méfie. Quant aux Allemands, ils tolèrent ce double jeu, quand ils n'interviennent pas directement dans les négociations !
À partir d'archives inédites, ce livre reconstitue l'histoire secrète d'un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale, une partie d'échecs à quatre, un marché de dupes pour Vichy, pour le plus grand profit d'un seul : la Grande-Bretagne.
Historien, ancien grand reporter et journaliste d'investigation, Pierre Abramovici a réalisé de nombreux documentaires et est l'auteur de Un rocher bien occupé : Monaco pendant la guerre - 1939-1945 (Le Seuil, 2001), Le Putsch des généraux (Fayard, 2011) et, chez Nouveau Monde, Szkolnikoff, le plus grand trafiquant de l'Occupation (2014).
Une plongée passionnante dans les archives visuelles de l'Occupation et de la Libération, commentée par un des plus grands spécialistes de la période : Marc Ferro.
Créé à la fin 1940 par l'Intelligence Service britannique, Jade est l'un des rares réseaux de résistance à n'avoir pas fait jusqu'à présent l'objet d'une étude systématique. Exclusivement déployé en France, il a pourtant maintenu son activité jusqu'à la capitulation de l'Allemagne. La liste de ses succès est impressionnante, de l'infiltration du service d'espionnage allemand à la transmission à l'IS de renseignements sur les plus importants dispositifs militaires de l'ennemi. Et le prix payé a été lourd en victimes, tant hommes que femmes - internés, fusillés, déportés, pendus à Buchenwald.
Parmi les renseignements transmis à Londres, plusieurs étaient d'une importance stratégique considérable, y compris au moment où l'état-major des forces alliées après le débarquement en Normandie choisit de lancer le général Leclerc à l'assaut de Paris. Le réseau disposa d'une équipe chargée d'organiser l'atterrissage nocturne d'avions légers de la RAF afin d'assurer clandestinement le transport vers l'Angleterre de certaines personnalités éminentes de la Résistance française.
Le présent ouvrage est l'aboutissement d'une enquête menée depuis les années 1990 auprès d'anciens membres du réseau et du dépouillement de plusieurs dépôts d'archives en France, Angleterre et Allemagne.
Il est impossible de concevoir l'étude de la Seconde Guerre mondiale sans évoquer l'affrontement germano-soviétique, conflit de tous les superlatifs : immensité des espaces russes, climat extrême, masses humaines et matérielles inouïes, destructions et massacres de civils à grande échelle, combat entre les deux grandes idéologies totalitaires du xxe siècle.
Les historiens occidentaux ont longtemps présenté la guerre à l'Est du seul point de vue allemand. Aujourd'hui, la plupart des analyses ont été battues en brèche grâce à l'ouverture des archives soviétiques. À travers l'étude de la planification et de l'exécution des opérations, le lecteur trouvera des considérations économiques, politiques et diplomatiques. Car il s'agit d'écrire une nouvelle histoire de ce conflit en inscrivant des problématiques issues des sciences humaines dans le champ de l'histoire militaire.
Les grandes opérations allemandes et soviétiques sont ici analysées en détail : l'opération Barbarossa, l'opération Blau qui mène les Allemands à Stalingrad, l'opération Uranus qui enferme la 6e armée allemande dans Stalingrad, la bataille de Koursk... On trouvera enfin une description de l'art militaire soviétique, longtemps minoré par l'historiographie occidentale, et qui a pourtant permis à l'Armée rouge de terrasser la Wehrmacht.
Journaliste spécialisé en histoire militaire, Boris Laurent a dirigé le magazine Axe & Alliés et commenté chez Nouveau Monde éditions les Mémoires de Paulus et de Patton.
Le retour des jihadistes français de Syrie fait aujourd'hui débat. Ils semblent pourtant s'inscrire dans une tradition qui remonte à la fin du XVIIIe siècle. Après 1945, alors que l'Europe connaît une longue période de paix et une hausse du niveau de vie, des volontaires continuent de quitter la France pour défendre des causes étrangères les armes à la main. Ce goût de l'aventure militaire ne disparaît pas et s'incarne dans des figures intellectuelles (Gérard Chaliand, Régis Debray) ou de baroudeurs tombés dans l'oubli (Dominique Borella).
Des Français s'engagent dans le conflit israélo-palestinien. D'autres rejoignent les chrétiens du Liban dans la guerre civile ou encore participent à des conflits en Afrique et en Asie. En Bosnie, des Français sont présents dans chacun des camps. La tradition des volontaires armés traverse ainsi la guerre froide et s'intensifie après 1991. La Syrie constitue un apogée, avec le phénomène jihadiste notamment.
Walter Bruyère-Ostells retrace les parcours de ces hommes qui, depuis soixante-dix ans, quittent une France en paix pour faire la guerre ailleurs. Pour cela, il a cherché à comprendre leurs motivations, à éclairer les idéologies politiques ou religieuses qui les animent, les filières qui ont facilité leur départ et, enfin, leurs possibilités de réinsertion dans notre société.
Une enquête historique passionnante et indispensable pour éclairer l'actualité.
Professeur d'histoire contemporaine à Sciences Po Aix (CHERPA), Walter Bruyère-Ostells est spécialiste d'histoire militaire. Il a notamment publié Dans l'ombre de Bob Denard (Nouveau Monde éditions, 2014).
De juillet 1940 à septembre 1944, 70 % des officiers généraux de marine occupent des fonctions civiles ou militaires au sein de l'État français. Comment et pourquoi ces marins sont-ils devenus les hérauts de la Révolution nationale ? Quelles valeurs ont-ils portées ? Quelles étaient leurs motivations ?
À l'issue de la guerre, plusieurs d'entre eux ont été sanctionnés mais ont rapidement bénéficié de mesures d'amnistie. Premiers promoteurs de l'« apolitisme » supposé des caciques de Vichy, ils se décrivent comme des techniciens obéissants, simples rouages de l'appareil d'État. Pourtant, leur adhésion à l'idée d'une France « régénérée », leur fidélité durable au maréchal Pétain, leur application parfois zélée des lois d'exclusion témoignent d'une conscience politique affirmée et de sa mise en actes.
Cet ouvrage retrace le parcours collectif de près de 50 officiers généraux. De leurs origines sociales et familiales à leur engagement idéologique pétri de traditions, en passant par leur culture politique que renforcent les mutineries de 1918 et la guerre d'Espagne, jusqu'aux événements de Dunkerque et de Mers el-Kébir, il dresse un tableau nuancé de ces amiraux que leurs convictions, mais aussi les circonstances, ont amenés à choisir Vichy.
Odile Girardin-Thibeaud est docteure en histoire, spécialiste de la Marine sous Vichy. Son travail a été récompensé du prix Daveluy, décerné par le chef d'état-major de la Marine nationale en 2014, et du prix André Vovard, remis par l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux en 2015.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le sport français mobilise déjà les foules de spectateurs et de pratiquants. Il poursuit son essor au cours des « années noires », malgré les pénuries. Instrument de la Révolution nationale placé sous la tutelle de l'État, l'activité physique incarne l'« esprit de sacrifice » exalté lors de cérémonies officielles. Si le professionnalisme est théoriquement prohibé, la pratique est encouragée dans toutes les disciplines : sports d'équipe, athlétisme et natation, mais aussi boxe, pelote basque, activités de plein air telles que l'alpinisme ou le vol à voile.
À l'utilisation du sport comme outil de propagande s'oppose le mythe toujours vivace de l'« apolitisme sportif ». Au-delà des lieux communs, le temps de Vichy est pour certains celui des compromissions, voire du collaborationnisme, pour d'autres celui du refus et de la résistance. Le cas du champion de natation Alfred Nakache témoigne du sort tragique réservé aux athlètes juifs. L'indifférence aux injonctions du régime reste un trait marquant de la période : aux yeux d'une majorité de Français, le sport a d'abord été un refuge, un espace de relative liberté permettant d'échapper pour un temps aux privations et aux contraintes.
Docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), Bernard Prêtet a contribué à plusieurs colloques sur l'histoire du sport. Il est un des rédacteurs du rapport de la commission ministérielle La politique du sport et de l'éducation physique en France pendant l'Occupation, 2002.
Préface de Paul Dietschy.
Les services secrets de la France libre.
Dès juin 1940, une poignée de Français choisissent de continuer le combat depuis Londres sous les ordres du général de Gaulle. Tout est à inventer, ou presque. C'est dans cet esprit que le colonel Passy organise le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Illustré par de nombreuses archives, cet ouvrage retrace l'aventure de personnages hors du commun qui ont marqué les services secrets de la France libre. Il démonte la légende noire qui a parfois occulté le formidable apport du BCRA à la victoire alliée et nous fait découvrir toutes les facettes de son rôle dans la lutte pour la libération de la France.
OSS. La guerre secrète en France.
Les services spéciaux américains, la Résistance et la Gestapo (1942-1945). Créée pendant la Seconde Guerre mondiale, l'agence américaine de renseignement OSS s'est montrée opérationnelle autant face à l'ennemi que devant les services britanniques. Quelle fut la part de chacun dans la libération de la France ? Quel poids eurent les réseaux d'action et d'espionnage américains ? Après une étude inédite des archives de l'OSS, l'auteur dévoile les intrigues, trahisons et destins ignorés du grand public.