Tous les fronts dans un seul livre.
Cet ouvrage est né d'un constat paradoxal. Si nous croulons a priori sous les livres portant sur la Seconde Guerre mondiale, il existe en réalité peu de grandes synthèses sur le sujet - et aucune de l'envergure de celle que propose Olivier Wieviorka.
Fruit de nombreuses années de travail, elle innove d'abord par son approche globale qui la distingue des classiques anglo-américains qui privilégient les seules opérations militaires. Bien entendu, l'historien aborde tous les fronts : l'Europe évidemment, mais aussi l'Asie-Pacifique (si souvent négligée, en particulier la Chine), l'Afrique du Nord ou encore le Moyen-Orient. Il s'intéresse également à l'ensemble des acteurs (Canadiens, Australiens, Indiens...) et couvre tous les domaines : stratégique, comme il se doit, mais aussi idéologique, économique, logistique, diplomatique... - sans oublier l'histoire sociale et mémorielle habituellement traitée en parent pauvre. Enfin, l'auteur renouvelle largement la matière, souvent un peu datée, en intégrant les recherches les plus récentes dans une démonstration aussi rigoureuse sur le fond que limpide dans la forme.
En découle un grand récit, bien écrit et formidablement incarné, qui montre à quel point ce conflit fut véritablement mondial et total. Un ouvrage qui s'attache de concert à raconter, comprendre et expliquer en faisant sienne l'exigence formulée par Albert Camus dans L'Homme révolté : On estimera peut-être qu'une époque qui, en cinquante ans, déracine, asservit ou tue soixante-dix millions d'êtres humains doit seulement, et d'abord, être jugée. Encore faut-il que sa culpabilité soit comprise.
La plus grande synthèse historique consacrée à la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale.
Parce qu'elle repose sur l'engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes.
Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s'unir à l'ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son indiscutable pluralisme. Elle resta néanmoins de bout en bout minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense : la Résistance évita à la France les affres de la guerre civile et favorisa, à la Libération, une transition pacifique du pouvoir au profit d'une résistance regroupée derrière l'altière figure du général de Gaulle.
Ce livre aborde sans tabous l'ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Il ne dissimule ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l'armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l'efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l'engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine.
L'histoire de la résistance décloisonnée des frontières nationales, par le plus grand historien du sujet.
La résistance en Europe occidentale a longtemps été considérée comme un phénomène national ayant offert, tant sur le plan politique que sur le plan militaire, une large contribution à la défaite nazie. Mais l'armée des ombres n'aurait jamais pu croître sans le soutien de Londres d'abord, de Washington ensuite.
Telle est l'ambition de ce livre, qui vise à mieux comprendre l'action des forces clandestines en Norvège, au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Italie, entre 1940 et 1945, en analysant leurs interactions et en insérant l'histoire de ces combattants dans la grande stratégie anglo-américaine. En s'appuyant sur des archives aussi bien anglaises, italiennes que belges, Olivier Wieviorka renouvelle en profondeur notre perception de la place et du rôle des résistances intérieures, éclaire les politiques des gouvernements en exil et lève le voile sur l'importance des finances, de la logistique et de la planification des Alliés. Chemin faisant, il mesure la singularité de chaque pays tout en construisant une grande histoire transnationale de la résistance.
Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ".
La dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale.
Typhon d'acier . C'est ainsi que la bataille d'Okinawa est surnommée. Le déluge de feu que les forces américaines font pleuvoir sur les défenseurs japonais de l'île entre les mois d'avril et de juin 1945 semble en effet justifier cette appellation. Pour les États-Unis, il s'agit de s'emparer d'un tremplin avant le déclenchement de l'opération finale : la conquête du Japon. Pour ce dernier, au contraire, le but est de provoquer un tel bain de sang parmi les GI's et les Marines que Washington renonce à son projet d'invasion, mais accepte également d'abandonner le principe de capitulation sans condition qui permettrait la sauvegarde des institutions impériales. Pour ces raisons, les combats qui se déroulent dans les airs, sur terre et sur mer dans l'archipel des Ry?ky? prennent un caractère acharné et sans pitié. Pour la première fois de l'histoire, des vagues de centaines d'avions kamikazes sont lancés contre la flotte américaine sous les yeux incrédules des marins de la Navy. Les soldats de la 32e armée japonaise, retranchés dans l'incroyable système défensif qu'ils ont construit, entendent vendre chèrement leur vie, et la capture de chaque colline, de chaque crête fait l'objet de pertes extrêmement élevées chez les deux adversaires. Quelque peu éclipsée par le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, la bataille d'Okinawa mérite pourtant d'être mieux connue, non seulement par ses aspects titanesques, mais aussi parce qu'elle constitue la dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale et clôt ainsi, dans le sang, un cycle commencé à la fin des années trente.
Un document édifiant.
Depuis son émergence politique, en 1923, jusqu'à la défaite de la France, en 1940, Hitler a utilisé la presse démocratique comme nul autre dictateur ne l'avait fait avant lui. Complétant et souvent corrigeant ses innombrables discours, il accorda des entretiens à des journalistes triés sur le volet afin d'endormir les opinions publiques occidentales sur la réalité de ses desseins et le caractère impitoyable de leur mise en oeuvre.
En voici seize parmi les plus significatifs, accordés aux plus grands correspondants américains, britanniques et français de l'époque. Soigneusement présentés et annotés, ils deviennent essentiels, à la fois par ce qu'ils disent et par ce qu'ils dissimulent : une édifiante préhistoire de la Collaboration.
Le coeur à nu d'un pays où le devoir pèse plus lourd qu'une montagne, la mort est plus légère qu'une plume .
Le 15 août 1945, les Japonais entendent à la radio, pour la première fois, leur Empereur annoncer que la guerre n'a pas tourné à l'avantage du Grand Japon. Pour le peuple nippon, cette annonce sonne la fin des illusions glorieuses et la fin d'un conflit qui, depuis le 7 juillet 1937, et le début de la guerre en Chine, a embrasé l'Asie, des Indes néerlandaises aux Philippines, a fait des millions de victimes et a laissé libre cours aux pires atrocités. Le mot capitulation ne sera jamais prononcé.
Soixante-dix ans après, que savons-nous de cette guerre, sinon ses grandes dates : Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, où le Japon, avec l'anéantissement de la flotte américaine, déclare la guerre aux États-Unis et à la Grande-Bretagne ; Hiroshima, le 6 août 1945, et Nagasaki, le 9 août 1945, les deux bombes atomiques qui, en semant l'horreur au coeur du Japon, mettent un point final au conflit. Mais comment celui-ci fut-il perçu par la société nippone ? Comment un pays pourtant empreint d'un sentiment pacifiste exacerbé perçoit-il sa part de responsabilité dans cette guerre dévastatrice ?
Menant l'enquête, Haruko Taya Cook et Théodore F. Cook ont retrouvé des Japonais acteurs ou témoins : paysans, ouvriers, soldats, pilotes, couturières, artistes, tous des enfants de l'Empereur jetés dans un conflit extraordinaire sans autre choix que d'obéir à leur devoir, et soucieux, au lendemain de la guerre, de tourner la page. La plupart n'avaient jamais parlé. Les soixante-neuf témoignages réunis dans cet ouvrage, dont certains donnent le frisson, composent un des plus extraordinaires documents qu'on puisse lire sur l'histoire japonaise.
Voyage au bout de l'enfer.
27 janvier 1945. Les troupes soviétiques pénètrent dans l'enceinte d'Auschwitz-Birkenau pour la première fois et découvrent avec horreur le plus important camp d'extermination du IIIe Reich. Si 60 000 prisonniers ont été évacués à leur approche, il ne reste, sur place, que 7 000 malades mourant de faim. Comment ont-ils pu survivre à cet enfer ? Quel a été le rôle exact des hauts gradés nazis, et plus particulièrement des médecins, dans l'organisation du camp ?
S'appuyant sur des documents inédits et de nombreux témoignages de survivants, cet ouvrage répond à ces questions et fait pour la première fois la lumière sur le rôle primordial qu'ont joué les médecins SS dans l'exécution de la Solution finale. De 1940 à 1945, ce sont eux qui orchestrent les meurtres et profitent de leur statut pour commettre l'impensable. En plus d'ôter la vie à des milliers de personnes, ils utilisent ceux qu'ils épargnent comme cobayes de leurs expériences médicales et, à l'instar de Josef Mengele, leur font subir les pires atrocités.
Heureusement, dans un mouvement inverse, les médecins déportés font preuve d'obstination et d'acharnement pour soigner les malades qui les entourent et protéger leurs compagnons d'infortune. Mentir, cacher, subtiliser et falsifier deviennent leurs maîtres mots. Mais jusqu'à quelles compromissions sont-ils prêts à aller pour sauver des vies ? Doivent-ils accepter de collaborer et ainsi rejoindre la zone grise , remarquablement décrite par Primo Levi, dans l'espoir d'être épargnés ?
Loin de tout manichéisme, le docteur Bruno Halioua retrace avec maestria l'histoire méconnue des médecins d'Auschwitz, et tente de comprendre leur psychologie. Un livre aussi glaçant qu'essentiel.
Ouvrage préfacé par Claude Quétel, et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Les cousins germains .
Après la chute de la France, en juin 1940, l'Angleterre a bien failli faire la paix avec le IIIe Reich et accepter le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir. Nul doute qu'alors l'issue de la guerre eût été tout autre.
En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des anciens partisans de l' apaisement , regroupés derrière son prédécesseur Neville Chamberlain, l'homme des accords de Munich. Les forces qu'il a vaincues in extremis s'activaient depuis deux décennies, tantôt dans l'ombre, tantôt au grand jour, pour répudier l'ancienne Entente cordiale entre Londres et Paris au profit d'un accord géopolitique global avec l'Allemagne : à cette dernière, la direction politique du continent, assortie d'une intégration économique et financière poussée avec le monde anglo-saxon ; à l'Empire britannique, un leadership écrasant sur le commerce mondial.
Ce rêve n'a pas seulement été poursuivi par de nombreuses figures de l'aristocratie britannique, sans parler d'une partie de la famille régnante, fidèle à ses origines allemandes - à commencer par le roi Édouard VIII, authentiquement nazi. Largement partagé, il avait pour chef de file le gouverneur de la Banque d'Angleterre en personne, Montagu Norman, et ses adeptes se recrutaient dans tous les secteurs de l'opinion, syndicats compris.
Quant à Hitler lui-même, c'est peu dire que sa fascination pour l'Angleterre était inséparable de sa doctrine raciste. Cette dernière fut forgée au contact d'un idéologue britannique, Houston Stewart Chamberlain, considéré par les nazis comme leur second prophète .
Écrite d'une plume alerte et riche de nombreuses révélations, voici l'histoire inédite et prenante de ces liaisons dangereuses qui faillirent changer la face du monde et perdurèrent jusqu'à la chute du IIIe Reich.
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires ( With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais dossier Hitler .
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
La première synthèse complète sur le rôle joué par les services de renseignements militaires allemand en France sous l'Occupation.
Si nombre d'organisations du IIIe Reich sont connues de tous - la toute-puissante milice de l'État allemand (SS), la police secrète du parti nazi (Gestapo), ou encore son organe de maintien de l'ordre (SD) -, l'Abwehr, elle, est moins célèbre. Pourtant, elle joue un rôle primordial lors de la Seconde Guerre mondiale puisqu'elle rassemble les services de renseignements militaires du Reich.
Indispensables sur le sol allemand, ces services secrets le sont encore plus en France, dans ce pays d'abord ennemi, puis conquis, qu'il faut surveiller jour et nuit. La principale responsabilité des agents de l'Abwehr dans la France occupée ? Infiltrer discrètement et démanteler complètement le plus de réseaux de résistance possible. Mais quels sont ses méthodes, son organisation et son fonctionnement ? Qui sont les hommes clés (agents retournés, germanophiles convaincus, etc.) qui l'animent ? Comment est structuré son quartier général au Lutétia, hôtel emblématique de Paris ? Enfin, quels sont ses succès, mais aussi ses échecs (débarquement en Normandie non empêché) ?
S'appuyant sur de nombreux fonds d'archives jusqu'ici inexploités (SHD de Vincennes, etc.), Gérard Chauvy propose la première synthèse sur le rôle crucial de l'Abwehr, depuis sa création dans les années 1930 par l'emblématique mais surtout énigmatique amiral Canaris (était-il vraiment le chef de file de la résistance allemande au Führer comme beaucoup le prétendent ?), sa pénétration en France occupée et, enfin, sa dissolution à la fin de la guerre.
Le retour, encore plus riche, innovant et spectaculaire, du premier Mook d'histoire militaire exclusivement en librairie, en coédition avec le ministère des Armées
Peut-on devenir un combattant de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS et demeurer un troupier comme les autres ? Comment ce dernier est-il formé, commandé, équipé ? Quelles sont ses relations avec les civils ? Comment vit-il la guerre ? Se comporte-t-il comme les militaires des autres armées ? Quel est son degré de nazification ? C'est à ces questions, parmi beaucoup d'autres, que répond Benoît Rondeau dans cet ouvrage qui s'attache à décrire le quotidien et l'expérience du soldat de Hitler, sur tous les fronts et quel que soit le corps auquel il appartenait.
L'auteur retrace d'une plume limpide des parcours très divers, vécus sous toutes les latitudes, du général au pilote de Messerschmitt, de l'administrateur à Paris au tankiste de panzer, et n'omet pas d'aborder l'épineuse question de l'image et de la postérité de cette force légitimement controversée. Ce faisant, il nous offre une étude renouvelée d'une armée à propos de laquelle on pensait tout connaître.
Le maître ouvrage sur la politique étrangère nazie.
Quelles étaient les conceptions d'Hitler en matière de politique étrangère et comment les a-t-il appliquées ? Quels étaient ses principaux collaborateurs en matière de diplomatie et quels rôles précis jouèrent-ils ? C'est à ces questions cruciales et à bien d'autres que Charles Bloch répond avant de dérouler la riche et dramatique histoire diplomatique - qui se confond avec l'histoire tout court - du IIIe Reich de 1933 à 1945. Écrit dans une langue limpide, cet immense livre, publié à l'Imprimerie nationale en 1986, n'a pas été remplacé et sa lecture reste indispensable à quiconque s'intéresse à l'histoire de la période.
Le livre de Charles Bloch est l'un des meilleurs écrits sur cette période tumultueuse et il s'imposera vite comme une référence obligée , écrivait à sa sortie Hervé Coutau-Bégarie.
Un témoignage puissant sur la vie du haut commandement allemand, réglée pendant cinq ans sur les humeurs et la paranoïa de Hitler.
Le général Walter Warlimont est, de 1939 à l'automne 1944, le chef adjoint de l'état-major Opérations du haut commandement de la Wehrmacht. À ce titre, il est quotidiennement au contact du Führer, notamment lors des points de situation militaire. Il est donc le témoin privilégié de la vie du haut commandement et de son ambiance " à la fois de cloître et de camp de concentration ". Warlimont décrit avec une rare acuité la lente dégradation des moyens militaires allemands comme la paranoïa grandissante et le sentiment de toute-puissance de Hitler, persuadé d'être stratégiquement l'égal de Frédéric le Grand.
L'atmosphère, exaltée puis sinistre, est parfaitement rendue par la plume de l'auteur qui est aussi un guide précieux pour comprendre l'évolution stratégique et les principales batailles sur les différents fronts. Tandis que Hitler, médiocre stratège parfois porté par d'heureuses inspirations, veut tout diriger, les militaires et les hommes du parti nazi qui l'entourent s'inquiètent de plus en plus. Conjurés contre Hitler, opposants passifs et fidèles au Führer se côtoient ainsi pendant de longues années dans les locaux exigus du Grand Quartier général.
La vie - et la mort - des dix-sept maréchaux de Staline.
Que savons-nous des maréchaux que Staline a élevés, ces hommes à qui l'on doit la création de l'Armée rouge et sa formidable victoire contre l'Allemagne nazie et le Japon impérial ? Certains figurent parmi les plus grands capitaines du siècle passé : Toukhatchevski, Chapochnikov, Joukov, Vassilevski, Koniev, Rokossovski, Malinovski, Tolboukhine. À leurs noms s'attache aussi la conquête de l'Europe orientale et centrale, et son intégration au monde soviétique. L'on sait moins que nombre d'entre eux ont joué un rôle politique important dans les dix ans qui ont suivi la mort de leur maître, et ce jusqu'à la fin des années soixante. Cet ouvrage unique en son genre donne à suivre des parcours individuels stupéfiants, parfois tragiques, quelques fois rocambolesques, toujours inattendus. Le récit de ces dix-sept vies parallèles compose ainsi une fresque immense qui va de la Première Guerre mondiale à la crise des fusées à Cuba, de l'océan Pacifique à Berlin, des défilés glorieux sur la Place rouge aux geôles de la Loubianka.
Récit de la bataille de Stalingrad, première défaite majeure de l'armée d'Hitler.
Stalingrad reste à bien des égards la reine des batailles : par la durée et l'intensité des combats, le nombre d'hommes engagés et perdus, l'importance des enjeux stratégiques et l'exceptionnelle valeur symbolique de son dénouement, l'affrontement homérique de deux dictatures entre Don et Volga représente un tournant unique dans l'évolution de la guerre en Europe.
C'est une suite de hasards, de rapports de forces et d'erreurs de calcul qui a provoqué la concentration progressive des immenses armées le long des rives de la Volga, autour d'une ville dont la valeur militaire était des plus réduites ; c'est aussi l'entêtement de deux dictateurs et la discipline de fer qu'ils ont fait régner parmi leurs troupes qui ont prolongé pendant cinq mois une confrontation unique par son ampleur et sa férocité.
Quatre-vingts ans plus tard très exactement, il est passionnant d'en suivre les péripéties au triple niveau des chefs suprêmes, des commandants d'armées et des soldats sur le terrain.
Le témoignage des combattants, les clichés pris dans les deux camps et les nombreuses cartes permettent de prendre la mesure de ce duel de titans aux confins de l'Europe et de l'Asie qui décide du sort de la guerre.
Entre Staline et Hitler : une histoire injustement méconnue et hautement instructive.
Le présent ouvrage traite de l'histoire de la Finlande durant la Seconde Guerre mondiale, des premières crises de 1938 jusqu'à la signature en 1948 d'un traité bilatéral avec Moscou. Pour le pays, l'hiver 1939-1940 commence mal : agressé fin novembre par l'URSS, il semble sur le point de s'écrouler sous les coups de son puissant voisin, mais la résistance inattendue de l'armée finlandaise déséquilibre le géant soviétique et provoque une vague d'enthousiasme en Europe pour ce pays périphérique et peu connu. Cette guerre de trois mois, à laquelle Staline met fin pour ne pas la voir enflammer tout le nord de l'Europe, constitue une des étapes essentielles des premiers mois de la Seconde Guerre mondiale. Immédiatement oubliée par les médias européens dès la signature de la paix en mars 1940, la Finlande, quoique toujours indépendante, ne s'en retrouve pas moins affaiblie face à Moscou. Ce qui explique que, dès 1941, les Finlandais combattent aux côtés des Allemands contre l'Union soviétique. Après s'être extirpé de cette dangereuse alliance à l'automne 1944, le pays stabilise après-guerre sa position internationale, jouant à la fois de l'habileté de ses dirigeants et de la marge de manoeuvre laissée par sa position périphérique.
Cet épisode peu connu de la Seconde Guerre mondiale, qui a des allures de David contre Goliath, est magistralement raconté par un auteur au plus près des sources finnoises.
« Eugene Sledge était un rescapé. À quiconque trouverait le terme galvaudé, il suffirait de rappeler ceci : à l'âge de vingt-deux ans, le jeune Américain avait traversé deux des batailles les plus meurtrières de la guerre du Pacifique : Peleliu, à l'automne 1944, et Okinawa, au printemps 1945. [...] Revenu physiquement indemne, Sledge souffre cependant de blessures psychologiques, qui l'accompagnent jusqu'à la fin de sa vie. Sous l'apparence d'un homme discret et affable se cache un ancien combattant agité de cauchemars, vivant dans la compagnie des morts. Le livre qu'on va lire est un monument écrit à leur mémoire. » Ainsi présenté par Bruno Cabanes, préfacier, ce témoignage prenant est un incontournable de l'histoire de la guerre du Pacifique.
Une histoire totale de l'armée d'Hitler.
De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens, le public croit en la légende dorée de la première armée du monde demeurée invincible, avant de crouler sous le nombre, tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme.
Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte, notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère.
Pour rétablir les vérités, Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent, dont la matrice est forgée d'articles parus dans Guerres & Histoire, augmentés de nombreuses contributions inédites.
En deux grandes parties ( La supériorité militaire allemande. Etude d'un mythe et Les opérations ), l'ensemble raconte toutes les grandes campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre, Barbarossa, Stalingrad, Koursk, Débarquement, Bagration, Market Garden, Ardennes, bataille de Berlin, etc.), mais offre de surcroît de riches chapitres plus analytiques disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Des témoignages recueillis auprès des vétérans complètent le propos.
Une nouvelle édition de ce futur classique.
Au service exclusif de la France - jusqu'à la mort.
Né en 1879, mort en déportation en 1945, Charles Delestraint est une figure injustement mal connue de l'histoire militaire française. Pourtant, durant toute sa vie, ses engagements successifs jusqu'au sacrifice ultime dans la Résistance lui ont ouvert les portes du Panthéon en 1989.
Saint-cyrien, officier d'infanterie pendant la Première Guerre mondiale, il suit les cours du Centre d'études des chars de combat après le conflit et se passionne pour cette nouvelle arme. Commandant de bataillon en Allemagne, chef de corps à Vannes, puis général à Metz, il est conduit, par ses différentes affectations, à proposer, soutenir et expérimenter une utilisation ambitieuse d'une arme blindée encore en devenir. Pendant deux ans en Lorraine, il a sous ses ordres le colonel de Gaulle, avec qui il partage une vision commune des enjeux de l'entre-deux-guerres. Quand il se retrouve à la tête d'un groupement cuirassé en juin 1940, ses talents d'organisateur et son énergie farouche forcent le respect de ceux qui le côtoient. Alors même que la France est vaincue, son dernier ordre du jour proclame crânement : « Confiance, confiance encore, confiance toujours. » En août 1942, avec l'accord du général de Gaulle et le soutien de Jean Moulin, le délégué de la France libre, il devient le premier chef de l'Armée secrète afin de fusionner les groupes paramilitaires de la Résistance sur tout le territoire. Sous le pseudonyme de « Vidal », il entreprend alors, à plus de soixante ans, une mission à haut risque, cette fois-ci en clandestinité. Arrêté par la Gestapo à Paris en juin 1943, il est déporté au camp de concentration du Struthof, puis à celui de Dachau, où il est exécuté quelques jours avant la Libération. Jusqu'au bout, sa force de caractère et son enthousiasme sont d'un précieux secours pour ses compagnons de misère.
Cette biographie exemplaire livre au lecteur, grâce à un patient travail de recherche et de renouvellement des sources, une personnalité exceptionnelle dont la haute valeur trouve ses racines dans un sens du devoir, un patriotisme, une abnégation et une foi, qui nourrissent un « savoir vouloir » en toutes circonstances.
Les idées reçues sur la Seconde Guerre mondiale abondent. Mais desservant la cause de la connaissance, elles montrent surtout que la propagande de l'Axe comme celle des Alliés a durablement imprimé sa marque. Ce volume vise donc à rétablir quelques vérités en revenant, au crible de vingt-trois entrées, sur les grands mythes de cette guerre qui, tenus pour vérités d'Evangile, n'en restent pas moins erronés. Ainsi, par exemple, combien de Français persistent à croire que la défaite aux jours sombres de 1940 était inscrite dans les astres ou que Hitler n'a fait que devancer une attaque de Staline ? A ces questions essentielles, les meilleurs spécialistes apportent au fil de chapitres courts et enlevés des réponses souvent inattendues, parfois surprenantes et toujours passionnantes.
De nombreuses opérations ont lieu entre 1939 et 1945. Si Overlord - qui permet le débarquement de Normandie - ou encore Barbarossa - qui orchestre l'invasion de l'Union soviétique par le Reich - sont célèbres, il en existe pourtant beaucoup d'autres. Souvent moins imposantes, certaines sont toutefois bien plus exceptionnelles car elles font appel à l'audace incroyable, la ruse inouïe ou encore l'imagination débordante de leurs instigateurs.
Ainsi, saviez-vous que les Américains avaient voulu lâcher sur le Japon un million de chauves-souris lestées d'une charge incendiaire ? Que les services secrets britanniques avaient fait croire à une prétendue invasion de la Sardaigne grâce à un faux cadavre ? Que les nazis avaient fabriqué de la monnaie britannique factice ? Ou encore que les Anglais avaient voulu construire un porte-avions en glace ?
Claude Quétel, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, nous narre le récit d'une trentaine d'opérations méconnues, souvent loufoques et improbables, mais pourtant bien réelles. Sources à l'appui, il nous dévoile la préparation et le déroulement de ces « coups tordus », tous plus spectaculaires les uns que les autres.